RDC-Grand lacs : l’UE sanctionne 25 personnalités congolaises et rwandaises

Kinshasa, le 30 juillet 2023

Quatre jours après la réponse du Ministère congolais de la justice concernant la demande de poursuites de M. Bitakwira Justin, l’Union européenne élargit la liste des personnes sanctionnées, parmi lesquelles des Congolais et des Rwandais considérés responsables par cette institution européenne de plusieurs infractions, d’abus des droits de l’homme et de maintien de conflits armés, d’instabilité et d’insécurité dans l’Est de la RDC.

Cette liste comprend 25 personnalités, dont le colonel Simon TOKOLONGA, commandant du 3411ème régiment des FARDC issu du groupe MAI-MAI après le brassage de 2009. L’UE lui reproche d’avoir participé à la réunion de Pinga entre le 8 et le 9 mai 2022, au cours de laquelle plusieurs groupes armés locaux, tels que la Nduma Défense of Congo-Rénové (NDC-R) dirigée par MUISA SHIMIRAY Guidon et l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) du général autoproclamé Janvier KARAIRI BUINGO, ont formé une coalition pour contrer l’avancée du Mouvement du 23 mars (M23).

Willy NGOMA, porte-parole du M23, est l’une des cibles des sanctions au sein du M23.

 

Ces groupes armés, en soutien aux FARDC, ont créé l’Armée révolutionnaire congolaise (ARC). La présence de ce colonel a révélé la coopération de certains membres des FARDC avec cette coalition. « Les groupes armés non gouvernementaux faisant partie de la coalition ARP, notamment le NDC-R, l’APCLS et les FDLR, entretiennent le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC et sont responsables de graves atteintes aux droits de l’homme dans ce pays, notamment par le recrutement et la formation des combattants, la participation aux opérations contre le M23/ARC, les attaques contre les civils, les meurtres et les graves violations commises contre les enfants, telles que les viols et autres formes de violences sexuelles et les enlèvements », indique le communiqué de l’UE.

Le général autoproclamé MUISASHIMIRAI Guidon du NDC/R.

Ainsi, pour l’UE, en raison de son rôle de coordonnateur dans l’approvisionnement en armes de ces différents groupes rebelles, Simon Tokolonga s’est rendu complice des crimes de ces groupes armés qui entretiennent le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC.

En réponse au Ministère Congolais de la Justice et au Garde des Sceaux, l’Union européenne avait déjà adressé un courriel N°ARES(2023) 4989093 du 17 juillet 2023 au gouvernement congolais, demandant des poursuites judiciaires à l’encontre de M. Bitakwira Justin, ancien ministre et notable du Sud-Kivu, suite à ses propos tenus sur une chaîne de télévision locale. En réaction, le Ministère de la Justice a répondu 7 jours après, dans une lettre N.R 1769/LW826/DAC.CAB/ME/MIN/J&Gs/2023. Dans cette réaction, Madame Rose Mutombo, Ministre congolaise de la Justice, qualifie l’UE de « défenseur de la communauté TUTSI/Banyamulenge », affirmant qu’elle serait victime de discours de haine. Elle ajoute que selon ses observations, cette structure ne s’est jamais prononcée pour condamner les multiples tueries dont sont victimes des Congolais perpétrées par les M23, majoritairement composés de Tutsi, citant notamment les massacres de Kishishe en décembre et plus récemment le massacre de Bukombo.

Le général autoproclamée Janvier KARAIRI de l’APCLS.

Face à une telle prise de position, on se demande légitimement quel rôle joue l’Union européenne dans ce conflit en RDC. Il est grand temps que cette institution européenne cesse de diviser les peuples et de les utiliser comme des instruments pour s’opposer les uns aux autres…

Raphael LUMOO (Correspondant, Kinshasa)

Akondanews.net

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