RDC / GENOCOST : Le Président de la République se Fait Représenter par la Première Ministre Judith Suminwa

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Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, a commémoré ce vendredi la journée du **2 août**, marquant le sombre souvenir du **GENOCOST**, ou génocide congolais pour le gain économique. Bien que la ville se soit préparée à accueillir le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, ce dernier a annulé sa venue. En son absence, la Première Ministre, Judith Suminwa, a présidé la cérémonie, marquant la solidarité nationale envers les victimes du conflit.

Une Absence Remarquée

Alors que les préparatifs étaient en cours pour accueillir le chef de l’État, le gouvernement congolais a annoncé que Félix Tshisekedi ne se rendrait finalement pas à Kisangani pour les cérémonies du GENOCOST. Sa représentation par la Première Ministre, Judith Suminwa, a toutefois permis de maintenir l’esprit solennel de cette journée de commémoration.

Les Discours : Solidarité et Espoir

Lors de son allocution, la Première Ministre Judith Suminwa a réaffirmé le soutien indéfectible de la nation envers les victimes de la Guerre des Six Jours, un conflit dévastateur impliquant l’Ouganda et le Rwanda entre les 5 et 10 juin 2000 à Kisangani.

« Vous n’êtes pas seules dans cette épreuve, la nation, notre pays, votre nation, avec à sa tête le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, se tient à vos côtés, unie dans la solidarité », a-t-elle déclaré.

Elle a également exprimé sa conviction en un avenir meilleur, soulignant l’importance de la paix et de la justice :

« Je suis convaincue qu’ensemble nous surmonterons ces épreuves et bâtirons un avenir meilleur pour tous. Puisse la lumière de l’espoir briller à nouveau sur vos vies meurtries, et que la paix et la justice soient notre guide. »

Témoignages Poignants des Survivants

La cérémonie a été marquée par les témoignages émouvants des survivants de la Guerre de Six Jours, un épisode tragique de l’histoire congolaise où les armées de l’Ouganda et du Rwanda, soutenues par plusieurs mouvements politico-militaires, ont été impliquées dans des actes de violence grave.

Parmi les forces accusées de nombreuses atrocités, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, a été dénoncé pour ses nombreuses violations des droits de l’homme. Le RCD a notamment été impliqué dans plusieurs massacres au Sud-Kivu et à Kisangani :

1. Massacre de Kasika (1998): Les forces du RCD, appuyées par des soldats rwandais, ont tué plusieurs centaines de civils dans le village de Kasika, commettant des actes de viol, de mutilation, et d’assassinats systématiques.

2. Massacre de Makobola (1999): À Makobola, environ 800 civils, principalement des femmes et des enfants, ont été tués par le RCD en représailles contre les attaques de milices locales.

3. Massacre de Mwenga (1999) : Dans la région de Mwenga, les forces du RCD ont été accusées de la mort de 150 civils, les témoignages parlant de tueries sommaires et de maisons incendiées.

4. Massacre de Kisangani (2002) : Les affrontements entre le RCD et les forces ougandaises ont causé de lourdes pertes humaines, avec l’utilisation aveugle d’artillerie lourde entraînant de nombreuses destructions.

5. Atrocités en Ituri (1999-2003) : Le RCD a été impliqué dans des violences interethniques en Ituri, attisant les tensions entre les groupes Hema et Lendu, et causant des milliers de morts.

Un Appel à la Justice

Face à ces atrocités, la justice congolaise est perçue comme un pilier crucial pour offrir réparation aux victimes, dont beaucoup conservent des souvenirs vivaces de ces tragédies. La commémoration du GENOCOST rappelle à tous l’importance de la paix, de la mémoire, et de la justice, alors même que certains auteurs de ces violences occupent encore des postes de pouvoir.

La cérémonie de commémoration du GENOCOST à Kisangani est un rappel puissant de la résilience du peuple congolais face à l’adversité. Elle souligne la nécessité de continuer à travailler pour une paix durable et une réconciliation nationale. L’absence du Président Félix Tshisekedi a été notable, mais la présence et les paroles de la Première Ministre Judith Suminwa ont apporté une consolation bienvenue et une promesse d’engagement continu envers ceux qui ont souffert.

Raphaël Mirurumo, correspondant à Kinshasa

Akondanews.net

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