RDC : Face à l’Échec de Luanda, le Peuple du Kivu Plongé dans le Désespoir

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Goma, 19 mars 2025 – L’espoir tant attendu d’une paix imminente dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) s’est effondré avec l’annulation de la rencontre prévue à Luanda entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle du M23/AFC. Annoncée pour le mardi 18 mars 2025, cette réunion devait marquer une étape cruciale vers une solution à la crise qui déchire la région. Mais, contre toute attente, les négociations ont été reportées pour des « raisons de force majeure », plongeant ainsi les populations du Kivu dans une profonde incertitude.

L’Annulation de la Rencontre de Luanda : Un Coup Dur Pour la Paix

Le ministre angolais des Relations extérieures a confirmé dans un communiqué que cette rencontre n’a pas pu avoir lieu mais a réaffirmé l’engagement de l’Angola, en tant que médiateur, à poursuivre ses efforts pour aboutir à une résolution du conflit. Cependant, aucune date précise n’a été avancée, laissant place à la frustration et au désarroi des populations de Goma et Bukavu, toujours sous occupation du M23.

Les habitants du Kivu, qui avaient placé leurs derniers espoirs dans cette rencontre, voient leurs attentes brutalement anéanties. Un leader local, contacté par Akondanews.net, exprime son amertume :

« Alors que des cœurs brisés et des âmes abattues comptaient déjà les jours restants de leurs souffrances, certaines vies pensaient échapper à la mort et quitter leurs cachettes dès ce 18 mars 2025. En un clin d’œil, le compteur est remis à zéro. Que Dieu protège son peuple ! »

Des Sanctions Européennes Jugées Inopportunes

L’Union Européenne a publié, moins de 48 heures avant la rencontre avortée, une liste de neuf personnalités sanctionnées, comprenant des dirigeants du M23 et des officiers de l’armée rwandaise impliqués dans la crise de l’Est du Congo. Ces mesures, bien que longtemps attendues par Kinshasa, ont eu l’effet inverse de celui espéré : elles ont provoqué l’abstention des rebelles qui devaient participer aux négociations de Luanda.

La délégation rebelle, conduite par Benjamin Bonimba, était pourtant prête à prendre part aux discussions. Mais l’annonce de l’UE a servi de prétexte au M23 pour se retirer du processus, aggravant ainsi l’impasse diplomatique.

D’autre part, Kinshasa attend toujours une réaction claire de l’UE sur l’annulation du contrat minier signé entre la RDC et le Rwanda, un accord dénoncé comme favorisant l’exploitation illégale des ressources naturelles congolaises. Pourtant, l’Union Européenne reste silencieuse sur ce volet, ce qui alimente les soupçons de certains observateurs qui voient dans ces sanctions un jeu diplomatique avant tout guidé par des intérêts économiques.

Une Situation Humanitaire Catastrophique

Sur le terrain, les violences se poursuivent avec une intensité effrayante. Les populations civiles continuent de subir des exactions d’une brutalité inouïe. En une semaine seulement, plus de 150 personnes ont été tuées, principalement des jeunes hommes dans les villes de Goma et Bukavu, occupées par le M23 depuis maintenant deux mois.

Outre ces massacres, des cas d’enlèvements massifs sont signalés. Selon plusieurs sources locales, les victimes sont forcées d’intégrer les rangs rebelles et subissent des tortures inhumaines et dégradantes, une stratégie de terreur visant à écraser toute tentative de résistance.

Les témoignages recueillis évoquent des scènes de violence insoutenable :

  • Exécutions sommaires et disparitions forcées
  • Tortures physiques et psychologiques sur les captifs
  • Recrutement forcé de jeunes hommes et enrôlement d’enfants soldats

Face à cette hécatombe humanitaire, l’inaction des instances internationales est vivement critiquée. La population du Kivu, déjà épuisée par des décennies de conflits, vit aujourd’hui dans une peur constante, sans perspective de sortie de crise.

Une Impasse Diplomatique Qui Menace Toute la Région

L’échec des discussions de Luanda révèle les limites des médiations internationales face à un conflit dont les enjeux dépassent largement la seule RDC. L’implication du Rwanda, accusé de soutenir le M23, et l’enjeu stratégique des minerais de l’Est congolais rendent toute solution diplomatique complexe.

Désormais, les regards se tournent vers les autorités congolaises et les partenaires régionaux, qui devront redoubler d’efforts pour :

  1. Relancer le dialogue sous un format plus inclusif et efficace.
  2. Exiger une plus grande implication des acteurs internationaux pour faire pression sur les groupes armés et leurs soutiens.
  3. Renforcer les capacités des Forces Armées de la RDC (FARDC) pour contrer l’avancée du M23.

Vers Quelle Issue ?

L’échec de Luanda est un signal d’alarme pour la RDC et la communauté internationale. Il confirme que, sans un engagement ferme de toutes les parties prenantes, les souffrances du peuple du Kivu continueront.

Le combat pour la paix et la souveraineté est loin d’être gagné. Mais une chose est certaine : le silence et l’inaction ne sont plus des options.

Rédaction – Akondanews.net

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