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Tanganyika, 6 mai 2025 – La province du Tanganyika est de nouveau confrontée à l’une de ses plus vieilles ennemies : le choléra. Depuis le 29 avril, les zones de santé de Kalemie et Nyemba enregistrent une flambée préoccupante de cas, avec plus de 100 personnes infectées et deux décès confirmés. Un drame sanitaire en pleine expansion, rendu possible par une réalité simple mais implacable : le manque d’eau potable.
Le docteur Wilma Lwabola, chef du bureau information et communication à la division provinciale de la santé, a confirmé les chiffres lors d’un échange avec Akondanews.net. À la racine de cette crise : une rupture de l’approvisionnement en eau potable pendant plus d’une semaine. « Le choléra est permanent dans notre province, mais il suffit d’un facteur déclencheur – comme la coupure d’eau – pour faire exploser les cas », explique-t-il.
Dans ce vide laissé par la REGIDESO, les habitants n’ont eu d’autre choix que de se tourner vers des sources d’eau non sécurisées : le lac Tanganyika et la rivière Lukuga, tous deux en crue, sans aucun point de chloration mis en place par les autorités provinciales.
Les conséquences sont alarmantes :
• 79 cas enregistrés en une seule journée (lundi 30 avril)
• 39 cas le mardi
• 18 nouveaux cas signalés le mercredi matin
Face à la montée rapide de l’épidémie, les autorités sanitaires appellent d’urgence à une intervention structurée : rétablissement de l’eau potable, déploiement de points de chloration, campagnes de sensibilisation et mise à disposition de matériel de traitement.
Car si le choléra est endémique à Kalemie et Nyemba, ce sont les défaillances des systèmes publics – eau, hygiène, gouvernance – qui lui offrent aujourd’hui le terrain idéal pour tuer. Et tant que l’accès à l’eau potable ne sera pas garanti, l’épidémie reviendra. Encore. Et encore.
La santé publique ne peut pas dépendre des caprices de l’approvisionnement en eau. Elle est un droit, pas une faveur.
Raphaël Lumoo
Akondanews.net