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Devant une foule immense ce lundi 2 octobre à Kinshasa, où il se trouve, le réparateur des femmes en République démocratique du Congo et prix Nobel de la paix de 2017, le Dr Denis MUKWEGE, lève le suspense sur sa probable candidature à la présidentielle de décembre 2023 en République démocratique du Congo.
Après plusieurs jours de spéculations sur sa probable candidature à la présidentielle de 2023, Denis Mukwege n’a pas eu d’autres mots que de dire à la population venue l’écouter : « Il est temps de s’aligner dans la bataille pour aider notre pays sur la voie de la disparition suite aux multiples problèmes qui menacent l’espoir du pays à la prochaine présidentielle ». Il a également évoqué ses nombreuses sorties médiatiques pour dénoncer le risque de balkanisation du pays, le rôle de déstabilisation des pays voisins, critiquer la mauvaise gouvernance du régime actuel, la corruption à tous les niveaux et l’instrumentalisation de la justice. Le médecin avait même consigné une tribune avec deux autres candidats qui se sont déjà prononcés, notamment FAYULU et MATATA.
Bien avant en septembre de cette année, un groupe de femmes et d’autres sympathisants lui ont remis 100 000 dollars qu’elles avaient collectés pour qu’il dépose la caution de sa candidature. Ce lundi, dans la grande salle de la Fatima, plus d’une personne ne doutait de l’intention de Mukwege.
Le défi du docteur Mukwege sera d’être en mesure de recoller les morceaux d’une opposition morcelée. Sa candidature vient en effet s’ajouter à celle de Martin Fayulu et Moïse Katumbi, deux poids lourds de l’opposition, sans compter les deux anciens Premiers ministres Matata Ponyo et Adolphe Muzito, eux aussi sur la ligne de départ. Dans un scrutin à un tour, seule une grande alliance de l’opposition, derrière un candidat unique, serait en mesure de battre le président déjà investi par l’Union sacrée ayant le contrôle sur les institutions. La candidature de Denis Mukwege peut-elle rebattre les cartes et changer la donne ? Le médecin ne s’y est pas trompé en appelant « à la coalition des forces du changement ». Un appel du pied à peine déguisé aux autres ténors de l’opposition, Fayulu, Katumbi et Matata, de se rallier derrière sa bannière. L’invitation est désormais lancée. Il reste un peu moins de trois mois à Denis Mukwege pour convaincre… ou pas, et cela pourrait être aux dépens de sa crédibilité.
Raphael LUMOO
Akondanews.net