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En conférence de presse dans la matinée du jeudi 30 janvier 2025, à Goma, Corneille Nangaa, le leader de la coalition politico-militaire, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui comprend le Mouvement du 23 Mars (M23), a dévoilé le projet politique de sa coalition. Celle-ci ambitionne de mettre en place le fédéralisme au Congo après la conquête de Kinshasa.
Le leader de la branche politique de la coalition AFC/M23, Corneille Nangaa, par ailleurs ancien président de la Commission électorale de la République Démocratique du Congo (RDC), est en rébellion armée ouverte contre le régime de Kinshasa de Félix Antoine Tshisekedi depuis le jeudi 23 janvier 2025. Lors de sa conférence de presse, tenue dans un hôtel de Goma et dans un contexte de combats sanglants contre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) à l’est de la RDC, Nangaa a dévoilé le projet politique de son organisation, qui occupe depuis quelques jours la majeure partie de la ville de Goma, prise d’assaut dans la nuit du 22 au 23 janvier 2025.
« Prendre Goma dans quelques jours, puis tout le Nord-Kivu, la grande orientale (…) et Kinshasa. Ensuite, instaurer le fédéralisme comme moyen de promouvoir une gouvernance plus décentralisée et inclusive, pour aider à mieux représenter les diverses régions et groupes ethniques du pays, et à réduire les tensions et les conflits qui persistent en RDC », a-t-il déclaré, avant de soutenir que le projet du fédéralisme au Congo pourrait mettre fin à la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations.
« Le fédéralisme pourrait permettre une meilleure répartition des ressources et une plus grande autonomie locale, ce qui pourrait améliorer les conditions de vie des citoyens », a-t-il ajouté.
Corneille Nangaa, condamné à mort par la justice congolaise pour rébellion et crimes de guerre, ne cache pas ses intentions de progresser avec ses troupes jusqu’à Kinshasa pour faire tomber le régime de Félix Antoine Tshisekedi, qu’il accuse de mal gouvernance, de corruption, de mauvaise gestion des ressources du pays et d’incapacité à assurer la sécurité des Congolais.

« Nous sommes à Goma pour rester, nous allons continuer notre marche vers Kinshasa (…) Nous sommes à Goma et nous n’allons pas nous retirer. Au contraire, nous allons progresser tant que les conditions pour lesquelles nous avons pris les armes ne sont pas satisfaites », a laissé entendre le leader de l’AFC.
Par ailleurs, Corneille Nangaa, incisif contre l’actuel président congolais, a affirmé face à la presse que Félix Antoine Tshisekedi « n’a pas gagné l’élection » et refuse de respecter l’« accord pour la stabilité et la paix » signé en 2018 avec Joseph Kabila pour une « transition pacifique ».
Faut-il rappeler que c’est en présence de plusieurs responsables de la coalition AFC/M23, dont Bertrand Bisimwa, que s’est tenue la conférence de presse, qui a rassemblé plusieurs médias locaux et internationaux.
Adingra OSSEI