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Les États-Unis pourraient bientôt révoquer le statut de protection temporaire (TPS) accordé à près de 7 900 ressortissants camerounais. C’est ce qu’a révélé le New York Times le vendredi 11 avril 2025, citant des responsables du département américain de la Sécurité intérieure. Cette décision s’inscrit dans une nouvelle offensive anti-immigration de l’administration Trump, à l’instar de la tentative récente visant les ressortissants vénézuéliens.
La mesure, initiée par Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, s’applique également aux Afghans bénéficiant du TPS. Selon la porte-parole Tricia McLaughlin, « les conditions en Afghanistan et au Cameroun ne justifient plus l’octroi de ce statut ». Elle a précisé que les personnes concernées « sont encouragées à quitter volontairement le territoire via l’application CBP Home ».
Pour rappel, le TPS avait été accordé aux Camerounais en raison des conflits internes, notamment les exactions de Boko Haram et la crise sécessionniste dans les régions anglophones. L’administration Biden avait prolongé cette mesure en 2023, estimant que le retour au pays représentait un danger pour ces ressortissants.
Du côté des défenseurs des droits des migrants, l’annonce fait déjà réagir. Ahilan Arulanantham, avocat engagé dans la contestation de la fin du TPS pour les Vénézuéliens, a affirmé : « Nous examinerons de près les résiliations pour déterminer si le gouvernement a respecté la loi sur le TPS en considérant que l’Afghanistan et le Cameroun sont désormais sûrs ».
Des recours juridiques pourraient être envisagés. Début avril, le juge Edward M. Chen, de la cour fédérale de San Francisco, avait bloqué temporairement la fin du TPS pour les Vénézuéliens, estimant que cela entraînerait « un préjudice irréparable » à des milliers de familles et « coûterait des milliards à l’économie américaine ».
Rappelons que la décision de l’administration Trump pourrait ainsi relancer un débat national sur les politiques migratoires et la place des réfugiés dans un contexte électoral tendu. Pour les milliers de Camerounais concernés, l’inquiétude grandit à l’approche du mois de juin, date prévue pour l’entrée en vigueur de la mesure.
Serge Kpan, Correspondant à Abidjan
Akondanews.net