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Bunia, Ituri – 7 septembre 2024
À l’issue d’un atelier interprovincial qui s’est tenu du 5 au 6 septembre 2024 à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, des chiffres alarmants ont été dévoilés concernant l’implication des enfants dans les conflits armés à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cet atelier a réuni des acteurs étatiques et des organisations membres du Réseau des Organisations de la Société Civile Contre le Recrutement des Enfants par les Groupes Armés (ROSCRESGA), venus de cinq provinces de l’Est du pays, tous engagés dans la protection de l’enfance.
Selon les données présentées, environ 33 862 enfants sont encore actifs dans les 229 groupes armés qui sévissent dans cette région, où les conflits continuent d’affecter gravement la vie des plus jeunes.
Les statistiques récoltées par les délégués des différentes provinces témoignent de l’ampleur du phénomène. Ainsi, au Sud-Kivu, 76 groupes armés comptent environ 31 500 combattants, dont 10 235 enfants (2 032 filles). Au Nord-Kivu, 83 groupes armés regroupent près de 58 929 combattants, incluant 10 471 enfants (2 999 filles). En Ituri, 23 groupes armés, dont 2 étrangers, ont été identifiés avec environ 23 338 éléments, dont 7 000 enfants. À Tanganyika, 21 groupes armés comptent 10 890 combattants, avec 3 445 enfants (435 filles). Enfin, au Maniema, 26 groupes armés disposeraient de 21 145 éléments, dont 2 712 enfants (567 filles).
Au cours de cet atelier, M. Murhabazi Namegabe, directeur de BVES-RDC et coordinateur régional de ROSCRESGA, a souligné l’urgence d’intensifier les efforts pour protéger ces enfants. « Ces chiffres révèlent l’ampleur de la tragédie à laquelle nous faisons face. Nous devons nous réengager à mobiliser des fonds et à renforcer les actions de sensibilisation pour protéger les enfants, tout en facilitant leur sortie des groupes armés », a-t-il déclaré.
Parmi les recommandations formulées, les participants ont insisté sur la nécessité d’un plaidoyer renforcé pour établir une collaboration étroite entre les autorités étatiques et les organisations de la société civile. Cela permettra de favoriser la réintégration des enfants dont l’avenir a été bouleversé par leur enrôlement forcé.
Ces discussions marquent une nouvelle étape dans la lutte pour la protection des enfants en RDC, mais les défis demeurent énormes. La sortie de ces enfants des groupes armés reste une priorité cruciale pour éviter que toute une génération ne soit sacrifiée dans ces conflits interminables.
Raphaël LUMOO, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net