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Luanda, 21 octobre 2024, Sous la facilitation de la République d’Angola, la 5ème réunion ministérielle entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la République Rwandaise s’est clôturée par la signature d’un communiqué conjoint, marquant une étape importante dans le processus de paix entre les deux pays. Cette rencontre, tenue le 12 octobre 2024, a vu la participation de délégations dirigées par S.E. Mme Thérèse KAYIKWAMBA Wagner, Ministre d’État et Ministre des Affaires étrangères, coopération internationale et francophonie de la RDC, et S.E. M. Olivier J.P NDUHUNGIRE, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Rwanda. La facilitation a été assurée par S.E. l’Ambassadeur Tète Antonio, Ministre des Relations extérieures de la République d’Angola.
Selon le communiqué final qui a sanctionné cette réunion ministérielle, deux avancées majeures ont été obtenues. Le Rwanda a accepté un plan harmonisé de neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), tandis que la RDC a obtenu un engagement pour le retrait progressif des troupes rwandaises présentes sur son territoire. Ces décisions marquent un tournant dans les discussions diplomatiques, alors que les tensions entre les deux pays persistent depuis plusieurs années en raison des incursions militaires et de l’implication des groupes armés dans l’Est de la RDC.
Pour l’ancien député national, Juvénal Munubo, cette réunion représente une avancée significative dans le processus de paix. « C’est une avancée importante parce que, d’un côté, un plan harmonisé de neutralisation des FDLR a été adopté. Du côté congolais, la levée des mesures de défense de l’armée rwandaise est aussi une première, car jusqu’à présent, le Rwanda n’admettait même pas que ses militaires étaient présents sur le sol congolais. C’est vraiment une avancée, et il faut féliciter la diplomatie congolaise », a-t-il déclaré sur son compte X.
Cependant, malgré ces progrès diplomatiques, les affrontements se poursuivent sur le terrain. Le 12 octobre 2024, des combats violents ont éclaté dans la chefferie de Bashali à Masisi, entre les forces congolaises et les éléments du M23/AFC-RDF. Des rapports font également état d’assassinats dans les localités de Katwiguru à Rutshuru, perpétrés par des combattants du M23, malgré l’engagement des parties à respecter le cessez-le-feu.
L’Union africaine, en tant qu’acteur clé de ce processus de paix, est appelée à redoubler d’efforts pour garantir l’aboutissement du processus de Luanda, lancé en 2022. La responsabilité de ce processus a été confiée à l’Angola, qui devra compter sur l’engagement des parties prenantes pour stabiliser la région. Les populations déplacées, qui continuent de vivre dans des conditions précaires, attendent avec impatience le retour à la paix et la possibilité de regagner leurs villages d’origine.
La prochaine étape du processus de Luanda consistera à analyser les rapports des experts sur les concepts des opérations (CONOPS), tandis que la question sécuritaire restera une préoccupation centrale. La facilitation angolaise travaille à finaliser un projet d’accord de paix qui, une fois validé, pourrait enfin apporter une stabilité tant attendue dans l’Est de la RDC.
Raphael LUMOO, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net