Présidentielle 2025 : Amnesty dénonce une « répression » des manifestations à l’approche de la présidentielle

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Alors que la Côte d’Ivoire se prépare pour l’élection présidentielle du 25 octobre, un récent rapport d’Amnesty International accuse les autorités de réprimer systématiquement les manifestations pacifiques et d’arrêter des centaines de personnes, ce qui suscite des inquiétudes croissantes quant au respect des droits humains dans le pays.

Abidjan, les autorités ivoiriennes sont accusées de réprimer les manifestations pacifiques et de restreindre sévèrement la liberté de rassemblement à l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre, selon un communiqué de presse publié par Amnesty International ce jeudi.

L’organisation de défense des droits humains affirme que les forces de sécurité ont dispersé des rassemblements pacifiques et procédé à l’arrestation de 255 personnes ces dernières semaines, créant un climat de tension dans la capitale économique Abidjan et ses environs.

Un contexte électoral tendu

Cette situation intervient dans un contexte politique particulièrement sensible. Le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2010, a annoncé son intention de briguer un quatrième mandat. Le 8 septembre dernier, le Conseil constitutionnel a publié la liste définitive des cinq candidats retenus, incluant le président sortant tout en rejetant les candidatures de deux figures de l’opposition.

Le 2 octobre, le Conseil national de sécurité a annoncé que toutes les « mesures nécessaires » seraient prises pour maintenir l’ordre, incluant l’interdiction de toute réunion visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel. Cette déclaration a été suivie par l’interdiction par le préfet d’Abidjan de rassemblements pacifiques organisés par l’opposition les 4 et 11 octobre.

« Interdictions générales » et arrestations massives

Le 11 octobre, les forces de sécurité ont eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser des groupes de jeunes tentant de se rassembler pacifiquement dans le quartier de Cocody à Abidjan. Les autorités ont reconnu 237 arrestations à Abidjan et 18 supplémentaires à Dabou, situé à 40 km de la capitale économique.

« Le recours à des interdictions générales des manifestations montre que les autorités ivoiriennes échouent à respecter le droit à la liberté de réunion pacifique », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Il a ajouté : « De telles interdictions générales sont présumées disproportionnées et violent les dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, tous deux ratifiés par la Côte d’Ivoire. »

Réactions et conséquences

Dans la soirée du 11 octobre, les forces de sécurité ont temporairement encerclé la résidence de Pascal Affi N’Guessan, leader de l’opposition, avant de se retirer. Le lendemain, les partis d’opposition des candidats exclus ont appelé à des manifestations quotidiennes pour réclamer un dialogue politique.

Amnesty International exige la libération immédiate de toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leurs droits. L’organisation exhorte également les autorités à publier des informations détaillées sur les arrestations et les chefs d’accusation retenus contre chaque manifestant arrêté.

« La manifestation pacifique est un droit, non un privilège », a rappelé M. Sivieude. « Les autorités ont le devoir de respecter, de protéger et de faciliter la liberté de réunion pacifique de tous dans le pays. »

Alors que 44 000 membres des forces de sécurité ont été déployés dans tout le pays pour la période électorale, la communauté internationale observe avec attention l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire, où la protection des droits fondamentaux et le respect des processus démocratiques restent sous surveillance.

Abossia de Ferké

Akondanews.net

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