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Le dimanche 17 octobre 2021, au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire, devant quelques 1600 congressistes, a été lancé le Parti des peuples africains (PPA-CI). Cette formation inspirée par l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, se veut un creuset de rassemblement des peuples africains dans leur volonté de s’affranchir. L’avènement du PPA-CI n’est pas sans incidences sur la configuration du paysage politique, à trois ans des prochaines présidentielles d’octobre 2025.
L’on assiste à une redistribution des cartes marquée par la reconstitution des alliances politiques. Pendant que le PPA-CI s’affiche aux côtés du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), le Front populaire ivoirien (FPI), formation historique de l’opposition, semble se rapprocher du Rassemblement pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. « Il n’est pas écarté que nous faisons une alliance avec le RHDP », a lâché Pascal Affi N’Guessan, le président du parti à la rose.
La sortie du PPA-CI des entrailles du FPI, le 17 octobre est venue mettre un terme à un débat qui a cristallisé l’attention pendant longtemps, dans l’opposition, sur l’orientation des perspectives politiques, post-crise. L’ancien Premier ministre prônait un jeu politique apaisé avec une participation de l’opposition aux consultations électorales. Cela devrait, selon lui, conduire à la normalisation progressive du climat politique. L’autre branche du FPI se réclamant de Laurent Gbagbo, se voulait plus exigeante. Elle réclamait entre autres, la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques. Une posture qui s’est traduite par le boycott systématique des différentes élections.
L’épilogue de cette polémique a engendré une scission en même temps qu’elle a provoqué l’inimitié entre les camarades. Les compagnons de lutte sont devenus adversaires, voir, ennemis.
Au congrès du PPA-CI, le RHDP le parti au pouvoir a été invité tant dis que le FPI a été royalement ignoré. Quelques jours plus tard, à son tour le FPI a renvoyé l’ascenseur en conviant le parti au pouvoir et en ignorant le PPA-CI. Dans cette logique, certains militants ne cachent leur volonté d’accorder leur suffrage au candidat du parti au pouvoir en 2025, au cas où leur candidat n’arriverait pas au second tour. Comme on le voit, le bloc du FPI s’est fissuré. L’opposition pour ainsi dire, n’est plus le même qu’il y a une décennie.
La coalition au pouvoir, le RHDP, a elle aussi changé de visage. Le PDCI a basculé dans l’opposition. Une rupture majeure quand on sait le poids de cette formation sur l’échiquier politique en Côte d’Ivoire. Outre le PDCI, l’UDPCI le parti de feu le général Robert Guéi a quitté le navire du RHDP. Un autre coup dur, au regard de l’implantation de ce parti à l’ouest. Le GPS de Guillaume Soro qui a rejoint également les rangs de l’opposition.
L’analyse du contexte politique ivoirien intègre aussi l’effet nocif du combat sans merci que se livrent depuis plusieurs années Alassane Ouattara, Laurent Gbgabo, et Henri Konan Bedié, les trois ténors de la politique.
Faut-il rappeler ici que la Côte d’Ivoire est abonnée aux violences qui ont entrainé des milliers de morts dont l’élucidation reste encore trouble. Aujourd’hui, ils sont nombreux les ivoiriens qui sont déçus de la politique. Ces populations qui se sentent abusés ne sont plus prêtes à mouiller le maillot pour un quelconque candidat.
Au regard de la configuration politique actuelle, les jeux politique restent ouverts, et une surprise n’est pas à écarter.
Pierre Ehouman