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NIAMEY, le 18 Mai 2022 – La croissance économique du Niger devrait se redresser pour atteindre 6,9% en 2022. C’est ce qui ressort de l’accord sur la première revue du programme économique et financier 2021-2024 du Niger conclu avec le FMI et appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC). L’annonce a été faite lors de la conférence de presse animée le mardi 17 Mai 2022 par le Ministre des Finances Ahmat Jidoud et le Représentant Résident du FMI au Niger Rasmane Ouédraogo.
Pour cette première revue, la mission du FMI, conduite par M. Antonio David, a séjourné au Niger du 04 au 13 Mai 2022. De l’accord signé par les deux parties et qui devra recueillir l’approbation de la Direction et du Conseil d’administration du FMI, il ressort que « l’achèvement de la revue permettrait un décaissement à hauteur d’environ 53 millions de dollars, soit 30% de la quote-part du Niger pour couvrir les besoins de financement extérieur du pays ».
Le fait est que l’économie du Niger, « après un net ralentissement qui l’a ramenée à 1,3% en 2021, sous l’effet des conséquences néfastes de chocs climatiques et de l’insécurité sur le secteur agricole, la croissance devrait repartir à la hausse pour atteindre 6,9% en 2022 à la faveur du redressement de la production agricole et de l’accélération de la mise en œuvre de grands projets d’investissement liés à l’oléoduc, à l’exportation du pétrole brut qui doit relier le Niger au Bénin ».
Cependant, l’inflation devrait rester élevée en raison de pressions persistantes dont la hausse sur les prix des denrées alimentaires, aussi bien au niveau national qu’au niveau mondial. En effet, malgré les perspectives favorables envisagées pour cette année, le Niger fait face à une crise alimentaire aiguë et environ 4,4 millions de personnes devraient se retrouver en situation d’insécurité alimentaire. Ce qui a poussé les autorités du pays à prendre plusieurs mesures d’urgence comme l’achat de céréales en vue de leur distribution aux populations vulnérables, la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour l’alimentation du bétail, l’exécution d’un plan d’aide à l’achat d’engrais et pesticides, ainsi que la mise en place d’un programme pour améliorer les infrastructures scolaires.
Introduisant la conférence de presse, le Ministre des Finances a expliqué que « cette première revue consiste à regarder si le Gouvernement du Niger a respecté les engagements pris dans le cadre de ce programme tant du point de vue de certains indicateurs macroéconomiques, que dans la mise en œuvre de certaines réformes », structurelles notamment.
Mais, a-t-il précisé, « il appartient au FMI de donner une appréciation sur la santé de notre économie et éventuellement des recommandations à nous faire pour que cela s’améliore ».
Quant au représentant Résident du FMI au Niger, il a, pour sa part, confirmé que « les perspectives économiques sont favorables à court et moyen terme et la croissance devrait se redresser pour atteindre 6,9% cette année », même si « des risques baissiers pèsent toutefois sur ces perspectives encourageantes en raison de la volatilité des prix des produits de base (dont les denrées alimentaires), de la vulnérabilité aux chocs climatiques et de l’insécurité ».
Néanmoins, « pour favoriser une croissance résiliente et inclusive, il est plus que jamais essentiel de poursuivre la mise en œuvre de réformes visant à augmenter les recettes intérieures, à améliorer la qualité de la dépense publique, et à renforcer la gouvernance économique et financière », a préconisé M. Rasmane Ouedraogo.
Répondant aux questions des journalistes, le Ministre des finances a d’abord fait savoir que « ce programme est un programme du gouvernement du Niger appuyé par le FMI », tout en rassurant que « les engagements que nous avions pris sont des engagements que nous pensons pouvoir respecter et ces derniers tiennent compte du contexte ».
Pour 2021, a-t-il tenu à rappeler, le Gouvernement s’est engagés, dans l’exécution du budget, à ne pas dépasser un déficit de 6,6% du PIB, à ne pas accumuler des arriérés, à ne pas dépasser un certain plafond de financement, à ne pas contractualiser des dettes qui mettraient à mal la viabilité de la dette du pays et par conséquent la soutenabilité des finances. Selon le Ministre Ahmat Jidoud, « on a respecté tous les chiffres sur lesquels on s’était engagé sans exception et pour les déficits on était arrivé à un déficit de 5,9% au lieu de 6,6% ».
Sur place, le Représentant Résident du FMI au Niger a confirmé que « les résultats du programme, jusqu’à fin mars 2022, sont satisfaisants dans l’ensemble et les objectifs macroéconomiques quantitatifs ont été atteints ».
Notons que l’accord triennal au titre de la FEC aide le Niger à redresser son économie au sortir de la pandémie, tout en renforçant la stabilité macroéconomique et en jetant les bases d’une croissance résiliente et inclusive tirée par le secteur privé.
Ce programme, souligne-t-on en outre, est censé accompagner le Niger dans la mise en œuvre des réformes structurelles destinées particulièrement à renforcer les bases structurelles de l’économie en ce qui concerne le moyen terme et aussi des réformes nécessaires à la mobilisation des ressources et à l’efficacité des dépenses.
KPM
Akondanews.net