OUGANDA : Le double attentat-suicide à Kampala revendiqué par l’Etat islamique

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Les deux explosions mardi dans la capitale ougandaise ont fait trois morts et trente-trois blessés.

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué, mardi 16 novembre, le double attentat-suicide mené dans la capitale ougandaise, Kampala, ayant fait au moins trois morts et une trentaine de blessés, et affirmé qu’il avait été mené par trois kamikazes. Dans un communiqué diffusé sur ses chaînes Telegram, l’EI a affirmé que le premier attentat visait le quartier général de la police et que le deuxième avait eu lieu près du siège du Parlement, qui devait se réunir.

Deux explosions, que la police a qualifiées d’« attentats-suicides », se sont en effet produites mardi dans le centre de Kampala. Selon le porte-parole de la police, Fred Enanga, trois personnes sont mortes et trente-trois autres ont été blessées, dont cinq grièvement. Ces attaques avaient été attribuées, par M. Enanga, à un « groupe local lié aux ADF [les Forces démocratiques alliées, une rébellion islamiste] ».

Les ADF sont un groupe rebelle musulman apparu en Ouganda qui a fait souche depuis plus de vingt-cinq ans dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, où il sème la terreur. Depuis avril 2019, certaines attaques des ADF sont revendiquées par l’EI, qui désigne le groupe comme sa « province d’Afrique centrale ». En mars, les Etats-Unis les ont officiellement déclarées affiliées à l’EI.

Vingt et un des trente-trois blessés sont des policiers

Les explosions se sont produites dans le quartier d’affaires, près du quartier général de la police et de l’entrée du Parlement. La détonation de la première attaque, menée par un homme transportant une bombe dans un sac à dos, a détruit des vitres. La deuxième a été perpétrée par deux hommes « déguisés en motos-taxis » et a mis le feu à des véhicules garés aux abords.

 

Les forces antiterroristes ont arrêté un quatrième kamikaze et « récupéré un engin explosif artisanal non explosé (…) chez lui », a précisé M. Enanga. Blessé lors de son arrestation, « il est mort plus tard », a affirmé le président ougandais, Yoweri Museveni, dans un communiqué diffusé dans la soirée, qui a assuré que les « terroristes (…) périront ». Le chef de l’Etat a appelé la population à « rester vigilante et à contrôler les personnes aux points d’entrée des parkings de bus, des hôtels, des églises, des mosquées, des marchés… »

Kyle Spencer, directeur exécutif d’une ONG, a entendu les explosions. Il a décrit à l’AFP la panique qui a gagné les personnes se trouvant dans le quartier : « La route du Parlement est fermée, il y a des gens qui pleurent et les autres ne cherchent qu’à quitter la zone. Tout le monde évacue les immeubles de bureaux et les bâtiments sont verrouillés, personne ne peut plus entrer. »

Déjà deux attentats en octobre

Le Parlement a annulé sa session prévue mardi, et demandé à ses membres d’éviter le secteur. A la mi-journée, les alentours du bâtiment avaient été placés sous haute surveillance, avec des soldats lourdement armés qui patrouillaient et des membres de la police scientifique qui inspectaient le site. L’ambassade des Etats-Unis à Kampala a demandé aux Américains de rester éloigner de la zone et de s’informer grâce aux médias.

Ces attaques « montrent clairement que les groupes liés aux ADF ont toujours la volonté de mener des attaques meurtrières contre des cibles faciles avec des kamikazes et des engins explosifs artisanaux », a encore déclaré M. Enanga. La police ougandaise avait arrêté le mois dernier un certain nombre de membres présumés des ADF, disant soupçonner une attaque contre des « installations majeures ».

Kampala avait déjà été visée en octobre par deux attentats, également attribués par la police aux ADF. L’explosion d’une bombe dans un restaurant de la capitale, le 23 octobre, a tué une jeune serveuse et un attentat-suicide dans un bus, deux jours plus tard, a fait un mort et de nombreux blessés.

Les ADF sont considérées par les experts comme le plus meurtrier des quelque 120 groupes armés qui arpentent l’est de la RDC, beaucoup d’entre eux étant le produit de deux guerres régionales menées il y a un quart de siècle.

Le Monde avec AFP

Akondanews.net

 

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