Nous sommes en l’an 6259 de l’ère africaine

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Tous les 19 juillet nous fêtons le nouvel an noir africain (Kamite), début de l’année des Peuples noirs qui sont à l’origine de l’humanité. Notre calendrier demeure le plus ancien de la terre. Il est l’ancêtre de tous les calendriers que nous connaissons et/ou utilisons, en passant par le calendrier julien (Rome antique), ou encore grégorien (par le pape Grégoire XIII). Ce calendrier originaire d’Afrique (Egypte antique) est le fruit de longues années de recherches sur les phénomènes astronomiques (cycle des étoiles) et naturels (cycles des saisons) de nos ancêtres.

Il y a 6259 ans, nos ancêtres Noirs (Afro-Egyptiens) inventent le calendrier sidéral fondé sur le lever d’une étoile, Sothis (Sirius) qui devenait visible juste un peu avant le lever du soleil.

Autrefois, la célébration du Nouvel An donnait lieu à une grande fête dans toute l’Egypte et chacun offrait des cadeaux à l’autre. Aujourd’hui il s’agit de faire vivre l’identité Noire Africaine et se réapproprier l’espace qui appartient aux Peuples Noirs.

CHEIKH ANTA DIOP à propos du calendrier égyptien : « Comme pour la géométrie, les Egyptiens ont été les inventeurs exclusifs du calendrier, celui-là même, à peine réformé, qui règle notre vie d’aujourd’hui, et dont NEUGEBAUER dit « qu’il est vraiment le seul calendrier intelligent qui ait jamais existé dans l’histoire humaine »…

Ils ont inventé l’année de 365 jours se décomposant ainsi : 12 mois de 30 jours = 360 jours, plus 5 jours épagomènes, correspondant chacun à la naissance d’un des dieux égyptiens suivants : Osiris, Isis, Horus, Seth, Nephtys. Ce sont ceux-là mêmes qui vont donner naissance au genre humain et inaugurer le cycle des temps historiques : Adam et Eve ne sont que les répliques bibliques d’Osiris et Isis.

L’année est divisée en 3 saisons de 4 mois, le mois en 3 semaines de 10 jours qui ne chevauchent pas sur les mois ; le jour en 24 heures. Les Egyptiens savaient que cette année civile était trop courte, qu’il lui manquait un quart de jour pour correspondre à une révolution sidérale complète. Aussi dès 4236 av. J-C. (l’imagination reste pétrifiée), ils avaient inventé un second calendrier astronomique fondé précisément sur ce retard ou décalage, d’un quart de jour par an, du calendrier civil de 365 jours, par rapport au calendrier sidéral ou astronomique. Le retard ainsi accumulé au bout de quatre ans est égal à un jour. Au lieu d’ajouter un jour tous les quatre ans et d’instituer une année bissextile, les Egyptiens ont préféré la solution magistrale qui consiste à suivre ce décalage pendant 1460 ans.

Par conséquent, c’est la cause même de l’année bissextile qui est à la base du calendrier sidéral égyptien ; les Egyptiens ont préféré ‘’rectifier’’ tous les 1 460 ans au lieu de le faire tous les 4 ans ; celui qui peut le plus peut le moins, donc contrairement à une opinion répandue, ils connaissaient bien l’année bissextile. Mais ce qui est le plus étonnant encore, c’est que les Egyptiens avaient (observé ?) calculé également que cette période de 1 460 ans du calendrier sidéral est le laps de temps qui sépare deux levers héliaques de Sirius, l’étoile fixe la plus brillante du ciel dans la constellation du Grand Chien ; on distingue ainsi l’apparition simultanée de Sirius et du Soleil sous la latitude de Memphis. Donc, le lever héliaque de Sirius, qui a lieu tous les 1 460 ans, coïncidant avec le premier de l’an dans les deux calendriers, est le repère chronologique absolu qui est à la base du calendrier astronomique égyptien ; et l’on se perd en conjectures pour savoir comment les Egyptiens ont pu arriver à un pareil résultat dès la Protohistoire, car on sait de façon certaine que ce calendrier sidéral était en usage dès 4236 av. J.C. A supposer qu’un phénomène céleste aussi fugace que le lever héliaque de Sirius ait retenu accidentellement l’attention des Egyptiens dès le IVe millénaire, comment pouvaient-ils deviner et vérifier sa périodicité rigoureuse, à quelques minutes près, sur un laps de temps de 1 460 ans, et fonder ainsi leur calendrier sur cette base ? Sont-ils arrivés à ce résultat par des voies empiriques ou théoriques ? Assurément les ravaleurs de la civilisation égyptienne ont du pain sur la planche !

La longueur de la période considérée étant sans commune mesure avec celle de la vie humaine, il faudrait des dons de magicien pour trouver une solution empirique à un tel problème.

Lorsque les Romains conquirent l’Egypte, en 47 av. J.-C., César réforma le calendrier égyptien en y introduisant le réajustement tous les 4 ans (année bissextile), et ce fut l’origine du calendrier actuel. On a dit que les Egyptiens ignoraient la notion d’ère et que l’année civile était flottante. C’est oublier que le pharaon avait créé un service national présidé par le grand vizir, le plus haut fonctionnaire de l’Etat égyptien, et consacré uniquement à l’observation des levers de Sirius : ainsi, les astronomes égyptiens avaient dressé des tables permettant de suivre chaque année l’écart entre l’année du calendrier civil et l’année astronomique sur laquelle venaient se projeter les événements historiques, comme sur une échelle de chronologie absolue.

Tous les événements d’importance historique de l’année civile pouvaient faire l’objet d’une datation, d’un double repérage ; c’est ainsi qu’on a relevé quatre dates doubles, chacune d’elles étant connue à 4 ans près, étant donné ce qui précède.

On a nettement ici l’impression que les trois dernières dates relatives à l’histoire égyptienne correspondent bien à une fixation sur l’échelle de chronologie absolue, à un repérage sur cette échelle d’événements aussi importants que les débuts de règnes, précisément, de tel ou tel pharaon.

Or, compte tenu de la longueur de la période du calendrier sidéral, il n’en a pas fallu plus de 4 pour couvrir la durée de l’histoire de la civilisation égyptienne. Ainsi, apparaît-il clairement que le repère de chronologie absolue, pour les Egyptiens, était le nombre de levers héliaques de Sirius.

Donc, jusqu’à nos jours, avec le calendrier sidéral égyptien, qui pourrait très bien être remis en vigueur, l’humanité, en tout cas l’Afrique, dispose d’une échelle de chronologie absolue devant laquelle l’ère chrétienne, l’hégire, les divers repères sont tout à fait relatifs.

A côté des calendriers civils et sidéraux, les Egyptiens utilisaient d’autres calendriers, le calendrier liturgique, par exemple, reposant sur les lunaisons et servant à déterminer les fêtes religieuses. De la sorte fut inventée la méthode de prédiction des phases lunaires décrite dans le Papyrus Carlsbeg 9, pour la fixation des fêtes mobiles.

Si un lever héliaque a eu lieu en 139 après J.-C., on peut en déduire que d’autres, séparés par une période de 1 460 ans, ont eu lieu en 1318-1321 av. J.-C., 2778-2781, 4239-4241. Ces dates ont été obtenues grâce aux dates doubles et à la connaissance de la courbe de Sirius.

Le choix du lever héliaque comme repère astronomique de chronologie absolue n’a rien à voir avec le repérage proprement dit du début de l’inondation, pour la simple raison qu’en 4236 av. J.-C., au moment où le calendrier fut inventé, le lever héliaque se situait en dehors de la saison de l’inondation, et ne pouvait donc annoncer celle-ci ; seuls soutiennent cette idée, les ravaleurs qui voudraient ramener le calendrier sidéral égyptien au niveau d’une routine agraire. Ils sont aussi les adeptes de la ‘’chronologie courte’’, qui situe l’invention du calendrier à 2778 av. J.-C., au lieu de 4236 av. J.-C., qui correspond à la ‘’chronologie longue’’, la plus ancienne date de l’histoire (MEYER). Ils s’appuient sur le fait que la plus ancienne date double citée par les documents égyptiens qui nous soit parvenue est la fête qui eut lieu l’an 7 du règne de Sésostris III, soit entre 1885 et 1882. On sait aujourd’hui que l’hypothèse de la chronologie courte est absurde et insoutenable pour plusieurs raisons.

En effet, si le calendrier avait été inventé en 2778, l’événement aurait coïncidé avec le règne de Djozer, divinisé par la tradition et par les Grecs en particulier. Cette invention particulièrement brillante d’un calendrier sidéral n’aurait pas manqué d’être associée à sa légende par la tradition. D’autre part, le fait se situerait en pleine époque historique, l’histoire nous aurait conservé au moins une allusion à ce sujet.

Enfin, sur une tablette en ivoire dans une tombe de la première dynastie (3300 av. J.-C.) à Abydos, Sirius est saluée comme l’étoile qui ouvre la nouvelle année et qui apporte l’inondation : cela montre bien que le calendrier sidéral était déjà en usage et par conséquent la date de -4236 apparaît comme une certitude.

On fait remarquer que cette dernière date est nécessaire pour loger les 90 rois qui ont précédé Sésostris III. »

CHEIKH ANTA DIOP, Civilisation ou Barbarie – Anthropologie sans complaisance, Paris, Edition Présence Africaine, 1981. Pages 354 à 357

Les Peuples noirs sont de plus en plus nombreux à célébrer leur Nouvel An Kamite en s’affranchissant des organisations négrophobes propagatrices d’illusions aliénantes.

Dans le monde différents Nouvel An sont célébrés chaque année à des dates diverses. Il y a le Nouvel An chinois, le Nouvel An coréen (Seollal), le Nouvel An vietnamien (le Têt), le Nouvel An hébreu (la Roch Hachana), le Nouvel An perse (Newroz), le Nouvel An mongol (le Tsagaan Sar), le Nouvel An bouddhique (Sonkran), le Nouvel An orthodoxe, le Nouvel An musulman (l’hégire), le Nouvel An tibétain (le losar), le Nouvel An berbère (yennayer), la Saint-Sylvestre etc…

Nous ne devons pas nous contenter d’apprécier l’héritage de nos ancêtres sous le prisme de l’expérience particulière de ceux que Nous avons autrefois civilisés. Nous seuls sommes habilités à écrire Notre Histoire.

PASSEMA ENDJIAGO

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