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Dans les zones limitrophes entre la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda, le shilling ougandais est devenu la monnaie de prédilection, reléguant le franc congolais à un rôle secondaire. Cette réalité économique, observée particulièrement dans la chefferie de Watalinga, met en lumière les défis auxquels est confrontée la monnaie congolaise dans ces régions frontalières.
Une préférence économique dictée par la proximité géographique
Lors d’une récente mission d’inspection, le colonel Charles Euta, administrateur militaire du territoire de Beni, a constaté cette problématique dans la chefferie de Watalinga, à moins d’un kilomètre de la frontière ougandaise. Contrairement à la ville de Beni, située à 120 km et accessible uniquement après avoir traversé le parc national des Virunga et la rivière Semuliki, l’Ouganda offre une proximité et une accessibilité qui favorisent l’usage de sa monnaie.
« Le problème des shillings qui prédominent ici est préoccupant. Certains commerçants vont jusqu’à refuser le franc congolais, ce qui est inacceptable. C’est justement pour cela que je suis venu ici », a déclaré le colonel Charles Euta à Akondanews.net.
La dépréciation du franc congolais : un défi majeur
Sur les marchés locaux, le taux de change reflète une forte dépréciation de la monnaie congolaise : 1 000 francs congolais valent environ 2 000 shillings ougandais. Cette situation illustre la faible confiance des populations locales dans leur monnaie nationale, accentuée par les difficultés économiques et logistiques.
La frontière entre la RDC et l’Ouganda, qui s’étend sur environ 765 km depuis l’Ituri au nord jusqu’au sommet du volcan Sabyinyo au sud, est marquée par des échanges commerciaux intenses. Cependant, les infrastructures déficientes et les distances importantes entre les centres économiques congolais poussent les habitants à se tourner vers l’Ouganda voisin.
Un appel au patriotisme économique
Face à cette situation, le colonel Euta a exhorté les habitants de la chefferie de Watalinga à faire preuve de patriotisme en utilisant la monnaie nationale. Il a également appelé le gouvernement congolais à prendre des mesures pour faciliter les échanges commerciaux internes et restaurer la confiance des populations dans le franc congolais.
Vers une solution durable
Pour inverser cette tendance, le gouvernement congolais devra non seulement améliorer les infrastructures, mais aussi stabiliser l’économie et renforcer la valeur du franc congolais. Des efforts conjoints entre les autorités locales, les opérateurs économiques et les populations seront essentiels pour relever ce défi et assurer un équilibre économique dans ces zones frontalières.
Raphael Lumoo, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net