Nommé ministre dans le gouvernement Achi 2 : Sangafowa Coulibaly boude la nomination de Ouattara

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Abidjan le 6 mai 2022- Le pro-Soro boude-t-il Ouattara ? C’est en tout cas l’interrogation de ces dernières semaines en Côte d’Ivoire. Et pour cause, Mamadou Sangafowa Coulibaly – c’est de lui qu’il s’agit, cet ancien ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo dans les gouvernements Guillaume Soro alors Premier ministre, où il occupait le portefeuille de l’Agriculture, a été nommé dans l’équipe de Patrick Achi.

Dans le dernier remaniement ministériel et les nouvelles nominations rendues publiques le mardi 6 avril, Sangafowa Coulibaly occupe le poste de ministre des Mines, Pétrole et de l’Énergie. Il remplace à ce poste Thomas Camara. Mais depuis sa nomination, Sangafowa Coulibaly n’a pas fait signe de vie. Ni pour la réunion de prise de contact entre nouveaux, anciens et le Premier ministre et le chef de l’État. Sangafowa Coulibaly était encore invisible lors du tout dernier Conseil des ministres tenu au palais présidentiel, ce mercredi 4 mai 2022, en présence d’Alassane Ouattara.

Soit un mois après la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale. Au point que l’opinion publique nationale se demande ce qu’il se passe réellement entre le chef de l’État Alassane Ouattara et son nouveau ministre des Mines, Pétrole et de l’Énergie. Tous ses collègues ont pourtant répondu présents à l’appel ce mercredi 4 mai. Tellement les dossiers urgents s’entassent sur les bureaux. Rappelons que l’ancien gouvernement comptait 47 membres, dont six secrétaires d’Etat. L’actuel est composé de 32 ministres, il enregistre l’entrée de 13 nouvelles personnalités et le départ de 18 autres. Il s’enrichit également de la présence de huit femmes et de trois ministres d’Etat. Mais la question demeure, insistante : Sangafowa Coulibaly est-il le ministre qu’Alassane Ouattara a nommé au poste des Mines, Pétrole et de l’Énergie ? Aux dernières nouvelles, nous apprend le site internet KOACI.net, celui-ci se serait signalé quelque part dans le monde.

Selon le confrère, « Depuis le lieu où se trouve Sangafowa Coulibaly » il aurait pondu une déclaration pour rassurer ses proches qui s’inquiètent de son absence en Côte d’Ivoire où moment où son pays a besoin de lui. « Merci pour vos nombreux messages de soutien et de bénédictions suite à mon retour au gouvernement. Je voudrais surtout que vous vous joignez à moi pour traduire toute ma reconnaissance et mon infinie gratitude au Président de la République dont la confiance ne m’a jamais fait défaut. Je donnerai le meilleur de moi-même pour continuer de bénéficier de sa confiance.» Révèle koaci.net, dans son édition de vendredi 22 avril dernier, dans un article intitulé : « Côte d’Ivoire : De retour au gouvernement, Mamadou Sangafowa Coulibaly était absent au Conseil des ministres. La raison et sa première déclaration. » Et depuis ce Conseil des ministres du mercredi 20 avril qui a suscité sa déclaration, Mamadou Sangafowa Coulibaly n’a toujours pas pris fonction.

Le Directeur de cabinet du ministère des Mines, Pétrole et de l’Énergie continue d’assurer la gestion des affaires courantes. Plus grave encore, ni le chef de l’État Alassane Ouattara, ni le Premier ministre chef du gouvernement Patrick Jérôme Achi, encore moins le Porte-parole du gouvernement ne daigne expliquer ce qui se passe.

Proche de l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, des bruits de couloirs du palais présidentiel d’Abidjan-Plateau disaient que Mamadou Sangafowa Coulibaly n’avait pas apprécié la manière dont l’ancien Secrétaire général des Forces nouvelles avait été traité. Faut-il le rappeler, Guillaume Soro a été poussé à la démission de son poste de président de l’Assemblée nationale, le vendredi 8 février 2019, poste qu’il occupait suite aux élections législatives de décembre 2015. Sa disgrâce débute, sans que lui-même n’y prenne garde, quand sous le nouveau régime Ouattara, il est débarqué de la Primature où il cumulait aussi les fonctions de Premier ministre chef du gouvernement Ministre d’État ministre de la Défense dans le premier gouvernement d’Alassane Ouattara dès sa prise du pouvoir en avril 2011.

Promesse, en effet, lui avait été faite d’occuper le perchoir de l’Assemblée nationale. Mais contre toute attente, il est accusé de lorgner le fauteuil présidentiel d’Alassane Ouattara. Le 23 décembre 2019, le régime de son ancien mentor et allié le contraignait à l’exil. C’est ce jour-là en effet, que Guillaume Soro réalise que « l’heure est grave ». L’avion qui le ramenait d’un séjour européen, pour des raisons de sécurité, a été détourné vers Accra la capitale du Ghana. Déclaré persona non gratta dans son pays, ce même lundi 23 décembre, un mandat d’arrêt international est émis contre lui, par la justice ivoirienne alors qu’il s’est déclaré « candidat à la présidentielle de 2020 », pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national », a annoncé le procureur de la République Richard Adou sur la première chaîne de télévision publique ivoirienne RTI1.

Le pouvoir d’Abidjan annonce que des « éléments en possession des services de renseignement» établissent « clairement que le projet devait être mis en œuvre incessamment », ajoute le procureur Richard Christophe Adou. Il est également visé par une information judiciaire pour « détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard de francs CFA ». Le 24 décembre 2021, Guillaume Soro, 49 ans, est jugé par contumace, avec une vingtaine de ses camarades. Il est notamment accusé de « complot », de « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat » ainsi que de « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations », selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel d’Abidjan (équivalent de la cour d’assises). Le mercredi 16 juin de la même année, au terme d’un procès qui a débuté le 19 mai, le parquet de la cour d’assises d’Abidjan requiert contre lui, la «  prison à vie », la « confiscation de ses biens », et « la dissolution de son mouvement Générations et Peuples Solidaires ».

Last but not least, l’ancien chef rebelle continue de boire le calice jusqu’à la lie. Tous ses biens stockés dans un local à la charge de l’Etat depuis leur saisie après sa condamnation à payer une amende de 4,5 milliards de FCFA, il s’agit des biens immobiliers de l’ancien président de l’Assemblée nationale et ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, comportant des lits, des canapés, des chaises, tables, fauteuils et autres biens immobiliers, ont été vendus, le jeudi 28 avril 2022, à Abidjan. La vente aux enchères a été réalisée sous l’égide de l’étude de Me Jules Yao Cissé. Elle concerne 37 lots figurant dans un catalogue de 3 pages, et elle a rapporté 150 millions de FCFA. Disons tout simplement un bradage.

Pour revenir à Mamadou Sangafowa, le natif de Korhogo qui a été pour la première fois nommé ministre grâce à Guillaume Soro. Il occupait le portefeuille de l’Agriculture quand Soro Guillaume a été fait Premier ministre de Côte d’Ivoire par Laurent Gbagbo, à l’issue de l’Accord politique de Ouagadougou (APO). Sangafowa Coulibaly a cessé d’être ministre de la République quand les déboires de son ami Guillaume Soro ont commencé.

Y a-t-il un lien de causalité entre les déboires de Guillaume Soro Kigbafory et l’absence prolongée de Mamadou Sangafowa Coulibaly nommé ministre des Mines, Pétrole et de l’Énergie par Alassane Ouattara mais qui rechigne à occuper ses fonctions ?

Denzel Bereby

Akondanews.net

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