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Niamey, 15 Novembre 2021 –
En prélude à l’organisation, du 16 au 18 novembre prochain, du 3ème Sommet des Filles Africaines à Niamey, la capitale nigérienne a accueilli un Pré-Sommet du 13 au 14 novembre 2021. C’est la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant du Niger, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, qui a présidé l’ouverture des travaux au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi.
Le but de cette rencontre, organisée par la plateforme ECFM Niger qui inclut le Gouvernement nigérien, les Agences des Nations Unies (SNU), les Organisations internationales et nationales, les Fédérations des femmes, ainsi qu’avec la participation des organisations des jeunes filles, les Oulémas et les Chefs traditionnels des différentes régions du Niger, est de mener ensemble des consultations pour l’élaboration d’une feuille de route des recommandations et résolutions qui seront présentées et adoptées lors du sommet de Niamey.
Dans son discours d’ouverture, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini a indiqué que « l’objectif de ce pré-sommet est donc de préparer les jeunes pour une participation de qualité au 3ème sommet des Filles Africaines et de rédiger des points forts pour le plaidoyer ».
En effet, à l’issue du pré-sommet, « nous attendons que les organisations des jeunes soient outillées pour participer activement aux panels et aux réflexions, ainsi qu’à la formulation des recommandations pour la lutte contre les pratiques néfastes, y compris le mariage d’enfants », a poursuivi la Ministre nigérienne en charge de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, qui rappelle par ailleurs que « l’Union Africaine (UA), dont le Niger fait partie, a placé la question de la femme et de la fille parmi les piliers centraux pour atteindre l’objectif « l’Afrique que nous voyons d’ici à l’horizon 2063 ».
Mme Allahoury Aminata Zourkaleini de rappeler que le premier plan décennal 2013-2023 de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 démontre qu’avoir des citoyens africains bien éduqués est une condition préalable pour une Afrique prospère et stable.
Après avoir rapporté que la Commission de l’Union Africaine s’emploie à promouvoir l’égalité des sexes grâce aux cadres politiques et juridiques assignés à l’agenda 2063, la Ministre Aminata de noter « qu’un certain nombre de politiques, programmes et projets ont été élaborés et mis en œuvre par les pays africains, avec l’appui des partenaires au développement pour traiter des questions de l’éducation des filles y compris les violences basées sur le Genre (VBG), notamment dans les situations de conflits et de post-conflits ».
Aussi, « les projets phares de l’Agenda 2063, notamment la zone de libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF), constituent une opportunité pour renforcer l’autonomisation économique des femmes et des filles », a-t-elle déclaré.
Auparavant, le représentant de la plateforme, M. Ben Mabrouk Abdallah, qui a tout d’abord indiqué que le but de la plateforme est de mettre fin au mariage des enfants avant de souligner que depuis 2015, lors du lancement de la campagne de l’union africaine « End Child Marriage Now », le Niger a fait d’énormes progrès en matière de lutte contre le mariage des enfants.
Néanmoins, a-t-il reconnu, il reste encore des efforts à déployer car trop de jeunes filles continuent d’être mariées à bas âge dans le monde entier et en Afrique, particulièrement au Niger où trois filles sur 4 sont mariées avant leur 18ème anniversaire.
Au cours de ces deux jours de réflexion, plusieurs panels ont été organisés en parallèle dont, entre autres, une session sur « la voix des filles dans la prise de décision pour mettre fin au mariage des enfants et aux mutilations génitales féminines ».
Une autre session a eu à débattre du rôle des arts créatifs pour accélérer la fin des pratiques néfastes, suivie d’une présentation axée sur « mettre l’éducation des filles au service de l’Afrique que nous voulons ».
La fin de la première journée a été clôturée par une présentation sur le thème : « une école et une éducation sûres en Afrique de l’Ouest ».
Pour la journée du 14 novembre, il a été présenté un thème sur « l’impact du COVID-19 sur les filles et les femmes », un autre sur « l’amélioration du financement et du partenariat pour mettre fin aux pratiques néfastes », avant un 3ème panel sur « l’engagement des jeunes aux côtés des Etats membres pour mettre fin aux pratiques néfastes » et une session sur « la lutte contre les stéréotypes et les normes négatifs qui perpétuent les pratiques néfastes ».
A la fin des travaux, les quelques 300 participants, venus de toutes les régions du Niger et des pays de la sous-région, notamment la Côte d’ivoire, le Burkina Faso, le Nigeria, le Mali, le Sénégal et la Sierra Léone, et dont plus de 70% sont âgées de 10 à 25 ans, ont formulé des recommandations et résolutions qui seront présentées et adoptées lors du Sommet des 16, 17 et 18 Novembre 2021.
Ces recommandations se résument, entre autres, sur la nécessité de mutualiser les efforts et ressources des différents Etats pour assurer le droit des enfants en Afrique et particulièrement des jeunes filles ; la prise des mesures pratiques pour faciliter l’accès, la continuité de l’éducation et la protection des écoles.
Les participants ont aussi souhaité l’affectation d’un budget conséquent à l’élimination des pratiques néfastes pour soutenir la mise en œuvre des programmes, plans et stratégies relatifs aux droits des jeunes.
Aussi, la plénière a soutenu l’instauration d’une tolérance Zéro par rapport aux violences en milieu scolaire et l’utilisation d’un vaste programme de communication pour déconstruire les stéréotypes négatifs.
Notons enfin que le 3ème Sommet des Filles Africaines sera axé autour du thème : « Culture, Droits humains et Responsabilité : Accélérer l’Elimination des Pratiques Néfastes ».
KPM