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Le décollage de la croissance africaine observé depuis le milieu des années 1990 n’est pas exclusivement imputable aux produits de base. Plusieurs pays ont enregistré des taux de croissance élevés qui n’étaient pas essentiellement liés à l’exploitation des richesses naturelles.
Les expériences respectives des dix pays à faible revenu pauvres en ressources naturelles mais ayant enregistré les taux de croissance les plus élevés entre 1995 et 2010 révèlent un certain nombre de caractéristiques communes. Pour la plupart déjà identifiées comme décisives dans diverses études sur la croissance, ces caractéristiques qui aident les pays à enclencher un cercle vertueux sont les suivantes: une gestion macroéconomique plus performante, des institutions plus fortes, des flux d’aide plus substantiels et des investissements plus massifs dans le capital physique et humain. Comme la croissance de ces pays a décollé alors qu’ils étaient dans une situation sinon pire du moins comparable à celle des pays à faible revenu pauvres en ressources à faible croissance, et même de certains pays actuellement considérés comme fragiles, leur exemple est riche d’enseignements pour le reste de la région.
Une croissante forte de l’Afrique
L’Afrique subsaharienne affiche une croissance forte depuis le milieu des années 90, ce que l’on attribue en général aux prix relativement élevés des produits de base, en particulier des ressources naturelles comme le pétrole et les minéraux qui ont à la fois dopé les recettes et attiré des flux d’investissement substantiels. Bien que la croissance de certains pays de la région soit très dépendante des exportations de ressources naturelles, bon nombre de pays à faible revenu pauvres en ressources naturelles ont aussi bénéficié d’une croissante rapide. De fait, huit des douze économies subsahariennes ayant eu la croissance la plus rapide depuis 1995 étaient des pays à faible revenu considérés comme pauvres en ressources naturelles durant cette période ; en tant que groupe, ils ont connu une croissance un peu plus rapide que les exportateurs de pétrole. Mozambique, Ouganda, Rwanda et Tanzanie qui avaient la croissance la plus soutenue entre 1995 et 2010, alors qu’ils ne produisaient pas de ressources naturelles. A l’avenir, il s’agira surtout de combler le déficit d’infrastructures et d’augmenter la productivité, en particulier dans le secteur agricole, qui emploie une majorité de la population. Ceci contribuerait non seulement à soutenir la croissance, mais aussi à en répartir plus équitablement les fruits.
Une évolution globale de la croissance
Tous les pays à savoir le Burkina Faso, l’Ethiopie, le Mozambique, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, enregistrent une croissance forte et soutenue depuis le milieu des années 90, sans pour autant avoir exploité leurs ressources naturelles à grande échelle au cours de cette période. La croissance du secteur agricole a considérablement stimulé la croissance globale en Ethiopie et au Rwanda, mais beaucoup moins dans les autres pays, en particulier en Ouganda.
Mapote Gaye
Akondanews.net