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Après plusieurs années de procédures et au terme d’une enquête bouclée en 2020, le tribunal militaire de Ouagadougou a décidé de la mise en accusation de l’ex-président Blaise COMPAORE pour attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres dans le dossier de l’assassinat de l’ancien chef de l’État Thomas Sankara. Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise COMPAORE, est lui aussi poursuivi. Au total, 14 personnes doivent comparaître devant le tribunal dans ce dossier à l’exception de cinq autres personnes qui étaient citées dans l’affaire, mais qui sont décédées.
En exil en Côte d’Ivoire après la chute de son régime depuis 2014, l’ex président Burkinabé Blaise COMPAORE doit répondre des accusations portées contre lui par le tribunal militaire de son pays qui ce mardi 13 avril a aussi ordonné la mise en détention de toutes les personnes dont les charges ont été confirmées et a maintenu les mandats d’arrêt contre ceux qui sont à l’étranger dans l’attente d’une date effective de l’ouverture du procès.
Blaise COMPAORE, parvenu au pouvoir en octobre 1987 après la mort du capitaine Thomas SANKARA est accusé d’être le principal instigateur de l’assassinat de ce dernier qui fut pendant longtemps son bras droit et frère d’arme.
Le capitaine Thomas SANKARA révolutionnaire anti impérialisme était le chef de l’Etat du Burkina Faso de 1983 à 1987. Connu pour sa rigueur et son intégrité, le « Che Guevara » d’afrique a conduit plusieurs réformes institutionnelles et structurelles aux fins d’affirmer l’indépendance et la souveraineté pleine du Burkina Faso avec la mise en place de la démocratie participative qui permet aux burkinabès d’être les principaux concepteurs et artisans de leur développement socio-économique.
Premier chef d’Etat africain à mettre en place un ministère de l’environnement sur le continent et à lancer le premier programme africain de lutte conte la déforestation et la désertification, le capitaine Thomas SANKARA et 12 de ses « camarades » ont été assassinés par un commando dirigé par Hyacinthe KAFANDO dans l’après midi du 15 octobre 1987 dans les locaux du conseil de l’Entente de Ouagadougou.
34 ans après la mort du Président du Conseil national révolutionnaire du Burkina Faso, Thomas Isidore Noel SANKARA, le tribunal militaire de Ouagadougou ce mardi, dans l’attente de l’ouverture du procès vient de faire un grand pas pour la manifestation de la vérité longtemps attendue par la famille SANKARA, le peuple burkinabè et l’afrique entière là où la décision judiciaire indique qu’il existe suffisamment de charges contre l’ancien dirigeant Blaise COMPAORE pour les faits de recel de cadavres.
Dans l’espoir de voir l’ex chef d’Etat du Burkina Faso, Blaise COMPAORE à l’audience dans les jours à venir, Me Prosper Farama, l’un des avocats de la famille Sankara déclare « J’espère que l’ex-président Blaise COMPAORE, en toute responsabilité, volontairement et librement, comparaîtra à ce procès pour donner sa version des faits. Que toutes les parties aient l’opportunité de s’exprimer, que l’on sache la vérité dans cette affaire, et que justice soit rendue. Je pense que ce que les familles attendent principalement de cette procédure, c’est la vérité ».
Dans la même veine s’adressant aux présumés coupables qui vivent à l’étranger ou en exil contre qui des mandats d’arrêts ont été déjà émis, un magistrat militaire explique que « S’ils ne se présentent pas devant le tribunal, ils seront jugés par contumace ».
Exilé en Côte d’Ivoire avec une nationalité ivoirienne, l’ex homme fort du Burkina Faso, Blaise COMPAORE sera-t-il extradé par les autorités ivoiriennes pour la manifestation de la vérité dans le procès de l’assassinat de Thomas SANKARA qui s’ouvrira bientôt dans son pays d’origine ?
Adingra OSSEI
Il payera tôt ou tard… l’heure de la justice divine a sonné