Mali : Vers une rationalisation des partis politiques pour renforcer la démocratie

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Bamako, 13 avril 2025 – Les autorités de transition maliennes ont initié des consultations avec les principales organisations politiques du pays afin de discuter de l’avenir des partis politiques. Cette démarche suscite un débat intense, notamment en raison du nombre élevé de partis enregistrés, qui dépasse les 100, alors que seulement une vingtaine ont obtenu des sièges lors des dernières élections législatives.

Une réforme en discussion

Les autorités envisagent une révision des conditions de création et de fonctionnement des partis politiques. L’objectif est de garantir que ces partis respectent la législation en vigueur, notamment en matière d’enregistrement officiel, de participation aux élections et de tenue de réunions obligatoires. Cette initiative vise à rationaliser le paysage politique malien et à renforcer la crédibilité des institutions démocratiques.

Des préoccupations exprimées par les partis existants

Certains partis politiques, tels que le PARENA, ont exprimé des réserves concernant cette réforme. Sidi Touré, représentant du PARENA, a déclaré : « Cette approche nous permettra de réduire raisonnablement le nombre de partis en éliminant les organisations existantes. Cependant, une telle décision des autorités pourrait masquer une intention de dissoudre tous les partis. » Cette déclaration reflète les inquiétudes de certaines formations politiques face à une possible marginalisation.

Le financement des partis politiques : un enjeu majeur

La question du financement des partis politiques est également au cœur des discussions. Auparavant, la plupart des partis actifs au Mali recevaient un soutien financier de l’État. Cependant, ce financement a été suspendu, ce qui a conduit à une certaine opacité quant aux sources de financement actuelles, y compris d’éventuels financements étrangers. Certains partis sont accusés d’être engagés dans des activités antigouvernementales, ce qui complique davantage la situation.

La perception des citoyens : une confiance limitée

Les Maliens expriment une faible confiance envers les partis politiques du pays. Selon le rapport Mali Meter 2024, la cote de popularité des partis existants ne dépasse pas 5,6 %. Cette désaffection reflète un sentiment général de déconnexion entre les partis politiques et les préoccupations quotidiennes des citoyens.

La rationalisation du nombre de partis politiques au Mali pourrait contribuer à une meilleure organisation du paysage politique et à une plus grande efficacité des institutions démocratiques. Cependant, cette réforme doit être menée avec précaution, en garantissant le respect des principes démocratiques et en évitant toute tentative de réduction de la pluralité politique. Il est essentiel que les autorités de transition engagent un dialogue inclusif avec toutes les parties prenantes pour assurer la réussite de cette réforme et renforcer la confiance des citoyens dans le processus démocratique.

Serge Kpan, Correspondant à Abidjan

Akondanews.net

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