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Au cours d’une conférence de presse organisée le mercredi 5 janvier 2022, au siège du Parti pour la renaissance nationale, le Parena, des militants de l’opposition malienne et plusieurs personnalités de la société civile, se sont réunis pour exprimer leur rejet du chronogramme prévoyant une prolongation de la transition de cinq ans dans le pays et exiger illico un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable.
Emboîtant les pas des chefs d’Etat de la Cédéao et singulièrement du médiateur Goodluck Jonathan qui a rencontré le chef de la junte militaire malienne, Assimi Goïta le mercredi dernier, une frange de l’opposition et de la société civile dans une conférence de presse commune a levé la voix pour dénoncer le projet de prolongation de la transition d’une durée de cinq ans, comme recommandé par les Assises nationales de la refondation.
Pour Amadou Koïta, président du Parti socialiste malien, l’organisation des élections à la date du 27 février 2022 aurait dû être la norme.
« Nous nous rendons compte que ces autorités de la transition n’ont pas été à la hauteur. Donc, il faut que nous nous retrouvions, en tant que Malien, pour décider d’une nouvelle feuille de route, et avoir de nouvelles autorités de la transition qui auront comme seule mission de sécuriser le pays et d’organiser les élections présidentielle et surtout générales pour un retour à l’ordre constitutionnel », déclare en effet Amadou Koïta.
Par ailleurs, l’opposition et la société civile malienne ont projeté un rassemblement ce samedi devant le monument des martyrs de la révolution de 1991 pour exiger le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Ce même jour, les tenants d’une prolongation ont prévu de manifester pour marquer leur soutien aux autorités maliennes à la veille du sommet des chefs d’Etats de la Cédéao, prévu le 9 janvier 2022.
Il faut rappeler, qu’à des diplomates accrédités à Bamako, Goodluck Jonathan profitant de son séjour, a clairement affirmé que la transition politique d’une durée de cinq ans proposée par la junte malienne ne passe pas avant de suggérer aux autorités maliennes de revoir leur copie.
Soucieuse donc de mettre en œuvre les réformes souhaitées par les Assises nationales avant la tenue d’une quelconque élection au Mali, les autorités du pays font prévaloir depuis peu la diplomatie pour faire accepter le principe de la réalisation des chantiers des Assises nationales devant aboutir à long terme à des élections libres et transparentes. Après donc la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et la Sierra Leone, des délégations sont attendues en Algérie, au Nigeria et plusieurs autres capitales du continent.
« Nous n’avons aucune intention de leur imposer quoi que ce soit. Et notre intention, c’est de leur revenir très rapidement avec la période consensuelle qu’on aura trouvée avec la Cédéao et de leur demander ce qu’on peut faire pour aboutir rapidement au retour à un ordre constitutionnel, encore une fois qui sera fondateur pour notre pays », a expliqué le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation.
En dépit d’une probable sanction économique et commerciale à l’encontre du Mali par des chefs d’Etats de la Cédéao, à l’instar du chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara, la junte militaire reste pleinement focus sur son calendrier devant reconstruire les paradigmes de son développement économique et social avec de nouveaux partenaires au développement d’une part et d’une nouvelle approche de son système sécuritaire, avec le soutien de la société privée russe wagner, déjà présente dans le pays et, qui depuis le début du mois de janvier progresse vers le centre du pays pour contenir les terroristes qui jusque là jouissent d’une certaine protection de la force Barkhane au Mali.
La Cédéao, composé de plusieurs chefs d’Etats qui répondent machinalement aux injonctions de la France et, qui a été coite dans la violation des constitutions en Guinée et en Côte d’Ivoire pour des mandats illégaux, jouit-elle d’une crédibilité pour saper la révolution malienne ?
Adingra OSSEI