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L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a récemment démenti les affirmations de Vital Kamerhe concernant le salaire des députés nationaux en République Démocratique du Congo. Contrairement aux chiffres avancés par Kamerhe, l’ODEP précise que les émoluments des députés ne se limitent pas à 5 000 USD par mois.
Réalités des Émoluments
Selon l’ODEP, les députés perçoivent un salaire de base de 9 000 USD, auquel s’ajoutent des frais spéciaux, des primes et d’autres indemnités. Cela peut porter leur rémunération totale mensuelle jusqu’à 21 000 USD. Ces chiffres sont corroborés par la loi de finances 2024 en cours d’exécution, qui alloue 140,4 milliards de francs congolais (environ 50 150 165 USD) pour la rémunération annuelle des 500 députés nationaux, soit environ 8 358 USD par député par mois.
Incohérences et Transparence Budgétaire
Il est important de noter que les dépenses du Trésor public sont effectuées selon le taux budgétaire fixé à 2 500 FC pour 1 USD. En appliquant ce taux, l’Assemblée nationale débourse plus de 56 millions USD par an pour la rémunération des députés, soit 4 680 682 USD par mois, ce qui correspond à une rémunération mensuelle de 9 361 USD par député. Les chiffres avancés par Kamerhe (5 000 USD) sont donc bien inférieurs aux montants réels.
Fonds Spécial d’Intervention
La société civile a également dénoncé l’existence d’une ligne de crédit dénommée « Fonds spécial d’intervention » allouée à certaines institutions, y compris l’Assemblée nationale. Pour l’année 2024, ce fonds s’élève à 163,9 millions USD, selon la loi de finances. Ce montant servirait à financer des primes et gratifications non officielles, augmentant ainsi la rémunération des députés de manière non transparente.
Appels à la Transparence
Dans une correspondance adressée à Vital Kamerhe fin mai, le Centre de Recherches en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a exhorté le nouveau président de l’Assemblée nationale à promouvoir la transparence concernant ces lignes de crédit, y compris celle intitulée « Autre personnel ». Un rapport de contrôle citoyen publié en mai dernier par le CREFDL révélait que le Trésor public a dépensé près de 330 millions USD pour la rémunération des députés et des sénateurs entre 2021 et 2023.
Conclusion
La différence notable entre les déclarations de Kamerhe et les réalités budgétaires, ainsi que l’existence de fonds opaques, soulèvent des questions sur la transparence et la gestion des finances publiques par le Parlement. L’ODEP appelle à une meilleure transparence et à une gestion plus rigoureuse des fonds publics alloués à l’Assemblée nationale pour restaurer la confiance du public.
Raphael LUMOO( correspondant, Kinshasa)
Akondanews.net