L’esprit de curiosité comme compétence d’employabilité

Les spécialistes en recherchent d’emploi ainsi que les recruteurs insistent sur certaines capacités et aptitudes que doivent posséder les demandeurs d’emploi mais il est rare qu’on évoque cette disposition d’esprit qu’est la curiosité qui, pourtant, peut faire toute la différence entre deux candidats, surtout que pour de nombreux recruteurs, c’est même une qualité appréciée car la curiosité fait effectivement partie des compétences dites du savoir-être que les entreprises recherchent tant.

Sans son acception générale, la curiosité est la valeur de ceux qui ont soif d’apprendre, c’est-à-dire de comprendre, d’en savoir toujours plus.
Loin de constituer un «vilain défaut», il s’agit de cette « capacité qui pousse à dépasser ses propres limites, à creuser plus loin avec le désir de comprendre le sens des choses et d’enrichir ses expériences».
On soutient que les personnes curieuses apprennent mieux et plus vite, réussissent mieux à l’école et au travail. La curiosité peut même améliorer la mémoire et le développement cérébral.
En réalité, la curiosité a plusieurs avantages.
Au-delà de l’avidité de voir, se comprendre et de savoir des choses nouvelles, intéressantes, rares, la curiosité « favorise la prise de décision », « développe les facultés d’adaptation…et… la capacité d’analyse et le sens critique», tout en diminuant «…les jugements hâtifs, les généralisations abusives ».
En outre, il a été démontré que la curiosité demeure un « booster pour la créativité et l’innovation » dans la mesure où elle est un « double stimulant pour l’innovation, d’abord par son lien direct avec la créativité et, deuxièmement, dans son rôle en tant que facteur de motivation pour soutenir l’intérêt dans un domaine donné ».
Ceci étant, comment l’étudiant peut, d’abord, tirer parti de cette faculté pour bâtir son employabilité et, ensuite, favoriser sa recherche d’emploi en tant qu’entrant sur le marché de l’emploi?
Dans un premier temps, s’il est déjà doté de cette qualité, c’est de la rediriger dans la meilleure direction, c’est-à-dire de renforcer cette «…envie d’apprendre plus de choses et donc de développer ses compétences ».
Et pour cela, il lui faut lire tout ce qui lui tombe sous la main, des articles de journaux, des magazines et ouvrages littéraires aux ouvrages spécialisés en passant par les livres de portée générale; au besoin, il peut explorer d’autres domaines de connaissances, par exemple le digital comme compétence transversale, le but de l’exercice étant de se constituer un capital intellectuel appréciable et transférable qu’il pourra exploiter à-propos le moment venu.
Dans le cas contraire, s’il ne l’a pas, il s’agit pour lui de cultiver cette curiosité intellectuelle car cet engagement intellectuel est la clé de l’apprentissage dans la mesure où « la curiosité étant précisément une faim de découverte, les personnes possédant un esprit curieux peuvent compenser un niveau inférieur d’aptitudes en étant plus persévérants, plus attentifs aux détails et plus avides de connaissances ». Et bien entendu, plus le « champ de connaissance s’agrandit, plus les chances de réussite augmentent».
Dans un deuxième temps, étant donné que justement plusieurs «recruteurs et employeurs recherchent aujourd’hui des collaborateurs qui savent s’adapter, élargir leur horizon et évoluer au gré des changements », il s’agit pour lui de valoriser cette capacité comme atout sur son CV ou dans sa lettre de motivation.
Comment s’y prendre lorsqu’on sait qu’on ne peut pas simplement écrire qu’on a un esprit curieux?
C’est à ce moment qu’il doit évoquer les formations complémentaires qu’on a suivies en précisant, par exemple « qu’on a appris à se former dans tel logiciel ou matière, seul, en suivant telle formation ou en participant à tel atelier, ce qui, évidemment, démontre une ouverture d’esprit tout en indiquant qu’on est « toujours prêt au challenge et à la nouveauté».
C’est aussi le lieu de mentionner, dans la lettre de motivation notamment, ce qu’on sait de la structure et en quoi on pourrait constituer une valeur unique pour elle.
Par ailleurs, il faudra faire également preuve de cet esprit curieux lors de l’entretien d’embauche en montrant qu’on est suffisamment renseigné sur la structure, en évoquant, par exemple, un nouveau projet ou un fait insolite d’une valeur symbolique pour elle.
En tout cas, dans un monde où le chômage des diplômés ne cesse de croître, ne serait-il intéressant que les apprenants adoptent cette pensée d’Einstein: «Je n’ai pas de talents particuliers. Je suis juste passionnément curieux.»?

Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant

Akondanews.net

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