LE MARECHAL DU TCHAD EST MORT AU FRONT

A la tête  du Tchad depuis 30 ans à la suite d’un coup d’Etat contre l’ex chef d’Etat Hissen Habre en décembre 1990, IDRISS DEBY Itno est mort ce matin des suites des blessures qu’il a reçues aux  cours de violents combats opposant l’armée nationale conduite par celui-ci et une rébellion lourdement armée dans le nord du pays.

Du haut de ses 68 ans et nouvellement réélu à plus de 80% à la tête du Tchad pour un sixième mandat, le maréchal du Tchad IDRISS DEBY Itno, bien connu pour son intrépidité et ses qualités militaires à vaincre les rébellions et les attaques terroristes, est tombé tôt ce matin les armes à la main après avoir succombé à ses blessures  reçues le lundi dernier aux cours d’intenses combats dans le nord du pays contre les rebelles du Front d’Alternance et de Concorde au Tchad (FACT) lourdement armés et venus de la Lybie, qui dans leur avancée sur N’djamena ont été vigoureusement repoussés par le Maréchal IDRISS DEBY Itno à la tête de ses troupes.

Officiellement opposés aux conditions de la tenue des dernières élections présidentielles au Tchad, les rebelles du FACT ont depuis quelques jours lancés un assaut pour la prise du pouvoir au nom de la démocratie et de la justice sociale qu’ils entendent restaurer dans un pays tenu de mains de fer par un Maréchal considéré comme totalitaire.

Le Tchad, première puissance militaire de la zone Sahélo-saharienne est en première ligne contre le terrorisme et ploie profondément sous le poids de la pauvreté et d’une crise politique qui plombent son développement économique et social depuis plusieurs décennies et ce, en dépit des importantes réformes politique, économique et sociale entreprissent par IDRISS DEBY Itno dès les premières années de sa prise de pouvoir.

Si l’influence et le charisme d’IDRISS DEBY Itno ont beaucoup pesé dans la lutte contre le terrorisme dans la région, fort est d’admettre que sa mort ouvre la voie à un choc géopolitique et géostratégique dans une région convoitée par nombre de puissances occidentales et des bandes terroristes qui écument la Lybie, le Niger et le Mali.

Quid de la stabilité militaro- socio- politique du Tchad avec la désignation du Général MAHAMAT DEBY (fils du Maréchal DEBY) comme président par intérim du Tchad et président du conseil militaire dans un pays où de plus en plus la voix des autres tribus goran (majoritaire dans l’actuelle rébellion) et arabe se fait entendre quant à leur capacité et compétences à pouvoir diriger la magistrature suprême du Tchad aux mains des agawa (tribu d’IDRISS DEBY Itno) depuis des lustres ?

Pour l’heure, l’armée dans un communiqué vient d’annoncer d’importantes mesures martiales dont la fermeture des frontières, l’instauration d’un couvre feu ainsi qu’un deuil national de 14 jours.

Prompte à porter secours au président IDRISS DEBY Itno en difficulté dans la mise en déroute des mutins ou rebelles qui s’en prennent à son régime, la France est sur ce coup restée en retrait, suscitant ainsi de nombreuses interrogations qui attendent d’être élucidées.

Par ailleurs, quelles sont les  conséquences de la mort du Maréchal du Tchad IDRISS DEBY Itno dans une zone Sahélo-saharienne qui présente d’importants enjeux géopolitiques et géostratégiques ?

Adingra OSSEI