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Dans une décision marquante, le Mali a officiellement annoncé son retrait de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cette démarche, communiquée le 17 mars 2025 par le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du pays, marque une rupture importante entre le Mali et l’organisation, qui a longtemps été un acteur clé de la coopération multilatérale dans le monde francophone.
Dans un message adressé au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, pays hôte du siège de l’OIF, le gouvernement malien explique que sa décision de quitter l’organisation fait suite à une série de divergences avec l’OIF depuis le début de la transition au Mali. Bien que la République du Mali ait été l’un des membres fondateurs de l’Agence de Coopération culturelle et technique (ACCT), devenue plus tard l’OIF, et qu’elle ait largement contribué à la construction et à la consolidation de l’organisation, les récents développements ont provoqué une rupture irréversible.
Le communiqué souligne que, malgré les multiples efforts du Mali pour promouvoir les valeurs de la Francophonie, l’OIF a, selon le gouvernement malien, montré un manque de soutien pour le pays, particulièrement en ce qui concerne la transition politique en cours. À la place, l’organisation a appliqué des sanctions, qui sont perçues par Bamako comme sélectives et injustifiées, tout en affichant un mépris flagrant pour la souveraineté du pays.
« Le Mali ne peut demeurer membre d’une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels qui guident l’action publique au Mali », a précisé le communiqué. Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large où le pays cherche à affirmer sa souveraineté, à défendre ses choix souverains et à protéger ses intérêts nationaux, face à ce que le gouvernement considère comme une ingérence internationale.
En vertu de l’article 10 de la Charte de la Francophonie, du 23 novembre 2005, le gouvernement malien a officialisé son retrait de l’organisation, soulignant ainsi la rupture de ses relations avec la structure internationale. Cette décision, qui survient après que le Niger ait également pris des mesures similaires, reflète une tendance croissante en Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays de la région cherchent à reconsidérer leur appartenance à certaines organisations internationales.
Le Mali, tout en annonçant son retrait, a pris soin de renouveler ses assurances de haute considération à l’égard du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, précisant que cette décision ne constitue en aucun cas une rupture des relations diplomatiques avec la France ou d’autres pays francophones.
Cette annonce marque une étape significative dans la réorientation des politiques étrangères du Mali, qui, sous la transition, cherche à réaffirmer son indépendance et à déterminer ses alliances et partenariats en fonction de ses propres priorités. Il reste à voir comment cette décision impactera les relations entre le Mali et les autres membres de la Francophonie, ainsi que les conséquences sur la coopération multilatérale dans le monde francophone.
Serge Kpan, Correspondant Abidjan
Akondanews.net