Le Conseil de sécurité de l’ONU autorise la MONUSCO à soutenir la mission de la SADC en RDC

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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté, mardi 6 août, une résolution autorisant la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) à fournir un soutien logistique et opérationnel à la mission de paix de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en RDC. Cette décision intervient huit mois après le déploiement des forces de la SADC avec un mandat offensif contre le groupe terroriste M23, dont les résultats sur le terrain restent mitigés.

Un soutien stratégique pour la SAMIDRC

La résolution, présentée par la France et le Sierra Leone, a été adoptée à l’unanimité par les quinze membres du Conseil de sécurité. Elle autorise la MONUSCO à soutenir la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIDRC) en renforçant la coordination des opérations militaires, l’échange d’informations et l’assistance technique. La MONUSCO sera également en mesure de fournir un soutien logistique aux forces de la SAMIDRC, qui regroupent des soldats de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et du Malawi, déployés dans l’Est de la RDC depuis le 15 décembre 2023.

Une mission conjointe face à des défis persistants

Le soutien de la MONUSCO à la SAMIDRC comprend également des conseils techniques sur la protection des civils, la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits, et la gestion des armes et des munitions. Le Conseil de sécurité a insisté sur l’importance de réduire les risques pour les civils dans toutes les zones d’opérations et a exhorté les pays contributeurs à la SAMIDRC à prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité des populations.

Un échec reconnu de la MONUSCO après 20 ans en RDC

Malgré cette nouvelle collaboration, il est important de noter que la MONUSCO, déployée en RDC depuis plus de 20 ans, n’a pas réussi à stabiliser durablement la région. Les critiques envers la mission se sont intensifiées face à son incapacité à mettre fin aux violences et à protéger les civils, notamment dans l’Est du pays, où la situation reste volatile malgré deux décennies d’intervention internationale. L’échec de la MONUSCO, perçu par de nombreux observateurs, soulève des interrogations sur l’efficacité des interventions onusiennes dans des contextes de conflits prolongés.

Une situation humanitaire préoccupante

La résolution souligne la gravité de l’escalade de la violence dans l’Est de la RDC, exacerbant une situation humanitaire déjà critique. Le Conseil s’est dit préoccupé par les tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, tout en saluant l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux pays le 30 juillet dernier, sous la médiation de l’Angola. Ce cessez-le-feu, entré en vigueur le 4 août, est cependant fragile. La MONUSCO a fermement condamné la violation de cet accord par le M23 avec la prise d’Ishasha, dans le Nord-Kivu, menaçant ainsi les efforts de stabilisation dans la région.

Un retrait progressif de la MONUSCO

Dans le cadre de son retrait progressif de l’Est de la RDC, la MONUSCO a déjà quitté la province du Sud-Kivu à la fin du mois de juin. Le Conseil de sécurité a exhorté la mission onusienne à poursuivre ses efforts pour transférer les responsabilités au gouvernement congolais et à planifier soigneusement les prochaines étapes de son retrait. Désormais, la présence de la MONUSCO se limite aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où la situation reste extrêmement volatile.

La résolution adoptée par le Conseil de sécurité marque une nouvelle phase de la collaboration internationale pour la paix en RDC, alors que la MONUSCO et la SAMIDRC tentent conjointement de stabiliser une région en proie à des conflits persistants, malgré les échecs passés.

Raphaël Mirururmo, correspondant à Kinshasa

Akondanews.net

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