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La position du gouvernement a été donnée à l’ouverture de la 115e session du Conseil permanent de la Francophonie (CPF).
Le processus de résolution de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest au Cameroun est l’un des sujets évoqués au cours de la 115e session du Conseil permanent de la Francophonie tenue les 6 et 7 juillet par visioconférence. C’était sous la présidence de la secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo.
Au nom du gouvernement de la République, le ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la Coopération avec le Commonwealth (Mindelcom), Félix Mbayu, a délivré un message à l’endroit des pays membres de l’OIF. Après avoir rappelé l’historique de la genèse de la crise dite anglophone, le Mindelcom est revenu sur l’ensemble des résolutions prises par les autorités camerounaises dans le but de ramener la paix et la sérénité dans les régions en crise.
De cette longue liste, l’on retient que plusieurs mesures ont été prises pour répondre aux revendications initiales à savoir la mise sur pieds de la version anglaise des textes Ohada, le recrutement de mil (1000) enseignants anglophones, le redéploiement des enseignants francophones hors des régions anglophones , la création d’une Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme ou la dotation d’un fonds spécial. Des initiatives qui n’ont pas pu calmer les ardeurs au point où la situation sur le terrain s’est compliquée à travers une récupération à d’autres fins pour des velléités sécessionnistes. Un travail rendu possible selon le ministre délégué, grâce à l’implication de certains acteurs basés hors des frontières du pays. Villes mortes, assassinats des civils, des militaires et autorités, destruction des édifices publics par les sécessionnistes, le Cameroun se devait de réagir davantage dans le sens d’un retour à la paix. C’est ainsi que des initiatives supplémentaires ont été prises notamment la convocation d’un Grand dialogue national dont l’un des points marquant a été l’adoption d’un statut spécial pour les deux régions anglophones.
Par ailleurs, le président de la République Paul Biya, a instruit l’arrêt des poursuites de 333 personnes interpellées dans le cadre de la crise. Ajouté à cela, la mise sur pieds d’un comité de suivi des recommandations du GDN ( Grand Dialogue National), d’un plan présidentiel de reconstruction des deux régions et d’un plan d’assistance humanitaire d’urgence pour l’encadrement des déplacés internes sont des mesures endogènes prises par les autorités qui ne ménagent aucun effort pour un retour à la paix. Même la nomination, il y a quelques mois par le chef de l’État, des « Conciliators indépendants », vient apporter un plus dans le processus de mise en œuvre de la décentralisation.
Malheureusement, la situation perdure dans les régions en crise mais pourquoi donc? Parce que « le problème du Cameroun est compliqué de l’extérieur » affirme Félix Mbayu , le Mindelcom. La situation sur le terrain est selon le ministre, entretenue par une diaspora dite négative appuyée par certains médias qui serait à la manœuvre et à tous les niveaux pour entretenir depuis l’extérieur, un chaos au Cameroun au vu et au su de tout le monde. C’est pour cette raison que le Cameroun demande aux pays membres de la francophonie, d’accompagner les efforts endogènes et de respecter leur propre réglementation en traquant tous ceux qui sont identifiés comme acteurs de la déstabilisation du Cameroun. Le Cameroun estime que c’est de cette manière que la francophonie pourrait davantage l’aider à mettre un terme à la crise dans les deux régions.
Côté OIF, le message semble être passé mais selon la secrétaire générale de l’institution, la diaspora aujourd’hui accusée, aurait certainement des motivations qui la pousse à poser certains actes. C’est ainsi que tout en promettant un accompagnement supplémentaire de la francophonie, Louise Mushikiwabo invite les autorités camerounaises à assainir la politique interne.
Yves Modeste NGUE
AKONDA NEWS