La RDC bénéficie d’un soutien financier conditionné du FMI

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Le conseil d’administration du FMI va soutenir l’économie congolaise sur trois ans dans le cadre d’un programme établi entre la République Démocratique du Congo et le FMI le jeudi 15 juillet dernier, la RDC devrait recevoir un milliard et demi de dollars par tranche en échange de réformes et de respect de certains critères de gestion.

Après trois années de discussions entre les deux parties, le conseil d’administration du FMI a finalement validé le programme de soutien financier au Congo devant lui permettre de faire face à la crise économico-sociale due à la pandémie de Covid-19.

Sous conditionnalités, le soutien financier du FMI interviendra au bout de la satisfaction des exigences liées à la mise en place d’un budget réaliste en termes de dépenses publiques conformément à la loi finance, la RDC se doit également de contrôler le cadre macro-économique, le déficit public, les réserves de change, respecter les procédures de passation de marchés, rétablir la TVA, rationaliser le système fiscal et parafiscal, publier l’ensemble des contrats miniers, passés comme à venir et même réformer le système des retraites.

Aussi, les deux parties ont d’un commun accord dans le cadre du programme d’aide financier d’allouer une part plus importante des ressources de l’Etat aux dépenses sociales et qu’au cours des trois années, la Banque centrale améliore sa surveillance bancaire.

Par ailleurs, un monotoring des performances de la RDC sera réalisé chaque six mois, en dépit de la confession des autorités congolaises de la nécessité d’améliorer l’environnement des affaires qui passe par les structures pouvant lutter contre la corruption, notamment la Cour des comptes, l’inspection générale des finances et l’agence de prévention et de lutte contre la corruption en RDC.

Pour l’heure, dans l’attente de la satisfaction intégrale des exigences formulées dans le programme de soutien à la RDC à hauteur d’un milliard et demi, un premier décaissement de 217 millions de dollars interviendra dans les jours à venir.

Il faut rappeler que la crise due à la Covid-19 a plongé la RDC en récession l’an dernier avec une contraction de la croissance à 2% et subit pleinement les conséquences humaines et économiques de la pandémie.

En dépit des mesures prises par les autorités pour y faire face, fort est d’admettre selon des agences de notation de la nécessité d’accélérer les soutiens financiers internationaux ainsi que la mise en œuvre des réformes économiques structurelles.

Sans aucun doute, la corruption, reste un frein au décollage économique de la RDC et c’est à juste titre qu’affirme le professeur Luzolo Bambi, conseillé de l’ancien président Joseph Kabila que « La corruption fait perdre chaque année au Trésor public 15 à 20 milliards de dollars ». Bien que le Président Félix Tshisekedi, aux lendemains de son élection en 2019, s’est engagé à éradiquer ce fléau en créant l’agence anticorruption et en relançant l’Inspection générale des finances, une structure d’audit du gouvernement rattachée à la présidence de la République.

Il faut retenir que la RDC avait déjà signé deux programmes, en 2002 et 2009. Le deuxième avait été interrompu de manière unilatérale par les autorités congolaises de l’ancien régime de Joseph Kabila en 2011.

Doit-on désespérer de l’Afrique et singulièrement de la RDC qui possède énormément de richesses naturelles et d’ opportunités d’émergence économique, mais qui ne cesse de se soumettre aux conditionnalités des institutions de Bretton Woods et des puissances occidentales pour relancer son économie afin de parvenir à lutter contre le chômage et la pauvreté ? 

Adingra OSSEI

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