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Selon la Banque mondiale, l’économie mondiale pourrait s’épargner 2700 milliards de pertes si les «services écosystémiques» de la nature sont mieux protégés. L’Afrique subsaharienne, déjà particulièrement exposée aux conséquences du changement climatique pourrait pâtir de cette situation.
Le PIB de l’Afrique subsaharienne pourrait reculer de 9,7% par an d’ici 2030 en raison de la dégradation des écosystèmes naturels. C’est ce qu’a indiqué la Banque mondiale dans un rapport publié ce 1er juillet 2021.
Selon l’institution, c’est surtout « l’effondrement de certains services écosystémiques fournis par la nature (pollinisation sauvage, nourriture issue de la pêche marine et bois provenant des forêts naturelles, notamment) » qui menace actuellement la productivité de la région. Celle-ci dépend des cultures dites pollinisées et des produits forestiers et a actuellement une capacité limitée à passer à d’autres modes de production et de consommation qui pourraient être moins touchées selon la Banque. Une situation qui fait d’elle la région la plus exposée aux conséquences de cette crise, devant l’Asie du Sud avec un recul du PIB prévu à 6,5%.
Plus largement, l’étude intitulée « The Economic Case for Nature » indique que si rien n’est fait pour arrêter l’effondrement des services écosystémiques, ce sont 2700 milliards $ que perdra le PIB mondial, chaque année d’ici 2030. Pour faire face à cette crise et éviter des pertes économiques colossales alors que l’économie mondiale essaye encore de se remettre de la pandémie de Covid-19 qui affecte déjà particulièrement les pays pauvres, l’institution de Bretton Woods appelle à investir plus de fonds dans la protection de ces services. Ce, tout en renforçant les initiatives mondiales d’adaptation au changement climatique.
Ce rapport vient rappeler encore une fois que l’Afrique est en première ligne des conséquences désastreuses de la crise climatique que traverse le monde depuis des décennies. Alors qu’elle pollue moins que les autres continents, la région subit de plein fouet les conséquences du réchauffement de la planète, qui s’est manifesté ces dernières années par des séries d’inondations et de sécheresses qui perturbent la productivité des pays africains tout en accentuant leurs défis humanitaires.
« À l’heure où les pays tentent de se relever de la pandémie de Covid-19, il est important que le développement économique soit plus respectueux de la nature » a déclaré à ce propos David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale. Et d’ajouter :« Les politiques respectueuses de la nature, notamment la réforme des subventions agricoles et les investissements dans l’innovation agricole, améliorent la biodiversité et les résultats économiques ».
Moutiou Adjibi Nourou
Source: Agence Ecofin
AKONDANEWS