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S’il est dit que la pluie est une bénédiction en raison de son apport vital dans le quotidien des êtres vivants, sous d’autres cieux comme en Côte d’Ivoire, celle-ci est inscrite au chapitre des « frasques » au regard de ses innombrables désarrois qu’elle occasionne à chacune de ses passages.
Eh oui, la pluie est devenue le baromètre de jugement de l’action architecturale de nos dirigeants qui ne cessent de vanter leurs réalisations dans une morgue indescriptible et pourtant la réalité est implacable, bien réelle, cauchemardesteque et ahurissante. A la fine pluie, ce sont des effondrements d’immeubles, des inondations, des morts enregistrés ici et là, des routes impraticables et des bitumes qui s’envolent, de nouvelles voies dégradées après avoir été livrées à coût de milliard à la suite de gré à gré dont l’autorité nationale du marché public et le ministère des infrastructures ont eux seuls le secret.
La Côte d’Ivoire qui se veut émergente à un horizon aujourd’hui incertain est elle-même « étonnée » pour emprunter le jargon ivoirien. Tout va mal et le pays avance à vau l’eau sous l’inquisiteur du père fondateur de la nation depuis l’au-delà.
Gabegie financière, détournement de deniers publics, fraudes aux concours et examens, corruption généralisée, incivisme, trafic de drogues et de substances illicites, décadence morale, promotion de la médiocrité, jeunesse paumée, pauvreté aigue et déni de justice. Voilà l’identité réelle de la Côte d’Ivoire à l’approche de 2025. Et pourtant c’est une « émergence » à coups de crises politico-militaires qui avait été promise au peuple de Côte d’Ivoire.
Doit-on encore revenir sur la morgue de ses dirigeants qui justifient à peine les crises sociétales et les questions actuelles relatives à la cherté de la vie et du coût exorbitant du péage de Grand-Bassam ?
Tout laisse à croire que la volonté du Prince passe avant le bonheur des ivoiriens quand Amédé Kouakou tente de sauver sa face en indexant Alassane Ouattara d’avoir personnellement étudié le coût des tarifs dudit péage. Que dire d’autres concernant ce pays où l’opium de la dette excessive est devenu la tasse de thé de ses dirigeants ?
Toutefois, il lui faut encore du crédit pour financer son PND 2021-2025 « Une Côte d’Ivoire solidaire » à ce propos, laissons nous emporter par la déclaration de Soumaila Bredoumy, porte parole du PDCI-RDA : « Le stock de la dette de notre pays atteint un niveau jamais égalé. En effet le stock de notre dette était en fin mars 2010 à 5281, 605 milliards de F CFA. Il est projeté à 25701 milliards de F CFA en 2023et 29755, 7 milliards en 2025, soit une augmentation de 600% sur la période 2011-2025. Le service de la dette est estimé à 3686 milliards de FCFA en 2023, 4532, 4 milliards de FCFA en 2024 et 4869,6 milliards de F CFA en 2025, soit un total 13098 milliards de FCFA sur la période 2023-2025. »
Tandis que l’inflation est passée de 0,7 % en 2016 à 2,4 % en 2020 et 4,2 % en 2021. Ce taux d’inflation selon les prévisions du ministère du budget s’établirait à 4,5 % en 2022.
Sans surprise, la Côte d’Ivoire « émergente » est plombée par sa lourde dette et la pauvreté épidermique de ses populations qui vivotent dans une résilience spectaculaire en dépit de leurs cris de détresses qui restent fortement inaudibles. Katinan Koné du PPA-CI, plus explicite sur la question du taux de pauvreté en Côte d’Ivoire, indique clairement que le taux de pauvreté est passé de 5,5% en 2011, 39,4% en 2018, 44,4% en 2015, 39,45% en 2018 et de 39,40% en 2020 selon la Banque Mondiale.
« Ne donne pas ta voix à la pauvreté », était pourtant l’un des slogans de campagne de campagne d’Alassane Ouattara aux élections présidentielles de 2010 contre son adversaire Laurent Gbagbo. Aux affaires depuis 2011, l’économiste du Fonds Monétaire International (FMI) patauge à endiguer la pauvreté qui déshumanise les ivoiriens.
La COVID 19 et la guerre en Ukraine, sont devenus les boucs émissaires pour masquer la gestion approximative du régime d’Abidjan et son échec paradoxalement salué par une clique d’ivoiriens qui transissent des réalisations incohérentes du gouvernement ivoirien.
L’émotion et le fanatisme sont au rendez-vous et la critique est « mâtée » d’une manière ou autre pour maintenir l’atmosphère pacifié sous fond de « soft dickat ».
En réalité, un changement de paradigmes et de mentalité s’impose à la société ivoirienne, à commencer par ses dirigeants, ses élites, ses intellectuelles et par sa jeunesse. L’intérieur supérieur de la nation relégué aux calendres grecs pour des intérêts personnels doit « émerger » des consciences et dans la pratique de la gestion des affaires publiques du pays.
La Côte d’Ivoire doit absolument renouer avec les valeurs morales sociétales, le civisme, la bonne gouvernance et rompre avec la corruption la fraude et les détournements des deniers publics.
« Que la lumière de la raison illumine nos consciences »
Patricia Koffi
Akondanews.net