Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Un rapport qui fait froid dans le dos, selon Safeguard Defenders, l’ONG de défense des droits de l’homme en Asie basée en Espagne, la Chine aurait ouvert des postes de police à l’étranger et notamment dans l’Union européenne. Officiellement, ces commissariats assistent des ressortissants chinois dans leurs démarches administratives. Mais l’objectif, selon l’ONG, serait surtout d’espionner et menacer les dissidents qui ont trouvé refuge à l’étranger. REUTERS – Thomas Peter
Un rapport qui fait froid dans le dos, selon Safeguard Defenders, l’ONG de défense des droits de l’homme en Asie basée en Espagne, la Chine aurait ouvert des postes de police à l’étranger et notamment dans l’Union européenne. Officiellement, ces commissariats assistent des ressortissants chinois dans leurs démarches administratives. Mais l’objectif, selon l’ONG, serait surtout d’espionner et menacer les dissidents qui ont trouvé refuge à l’étranger.
« Au moins 54 » commissariats clandestins chinois seraient éparpillés un peu partout dans, au moins, 30 pays à travers le monde, affirme le rapport de l’ONG Safeguard Defenders. L’Union européenne serait tout particulièrement dans la ligne de mire des agents clandestins, avec une trentaine d’antennes dont huit en Espagne, quatre en Italie, trois basées en France et au Portugal et une en Allemagne pour ne mentionner que celles-là.
Plusieurs pays prennent très au sérieux le rapport de l’ONG et ont déjà ouvert des enquêtes. C’est notamment le cas des Pays-Bas et de l’Espagne, mais pas de France. L’Irlande vient de fermer un poste chinois qui opérait sans aucune autorisation sur son sol, rapporte Heike Schmidt, du service international de RFI.
L’objectif de ces commissariats serait de faire taire les opposants politiques chinois à l’étranger, selon l’ONG, mais aussi une enquête de RTL Nieuws. La chaîne de télévision néerlandaise cite un dissident chinois réfugié aux Pays-Bas – il dit avoir reçu des appels menaçants après avoir manifesté devant l’ambassade de Chine.
Pékin rejette ces accusations en bloc en les qualifiant de « complètement fausses » assurant que ces postes de police sont là pour assister les ressortissants chinois dans leurs démarches administratives, par exemple pour renouveler leur permis de conduire.
« Nous appelons cela la répression chinoise transnationale »
Selon Jing-Jie Chen, chercheur auprès de l’ONG Safeguard Defenders, quelque « 230 000 ressortissants chinois ont déjà été renvoyés en Chine via ces opérations » :
Officiellement, la Chine prétend que ces postes de police servent à assister des ressortissants chinois à l’étranger à renouveler leur permis de conduire ou à produire des certificats de naissance etc. Mais comme nous l’avons démontré dans le cas de Madrid en Espagne et de Belgrade en Serbie, des Chinois sont ciblés et contactés par ces antennes de police dans l’objectif de les faire revenir en Chine.
C’est grave, puisque de tels agissements violent la souveraineté des pays dans lesquels ces policiers chinois opèrent. Officiellement, il s’agit de l’expansion de la lutte anti-corruption et la lutte contre le crime international au-delà des frontières chinoises. Selon des documents officiels, 230 000 ressortissants chinois ont déjà été renvoyés en Chine via ces opérations.
Mais potentiellement, tous les Chinois à l’étranger sont dans la ligne de mire de la police chinoise. Cela ne sème pas seulement la peur dans la communauté chinoise. Mais cela rend aussi très compliqué le travail des militants et dissidents dans leur pays d’accueil. Nous appelons cela la répression chinoise transnationale.
Le ministère néerlandais des Affaires étrangères a confirmé enquêter sur la présence de bureaux de la police chinoise installés aux Pays-Bas. De telles installations seraient contraires à la convention de Vienne sur les usages diplomatiques affirme le ministère batave qui souligne n’avoir « pas été informé par les canaux diplomatiques ».
Logés dans des locaux plutôt discrets, ces postes de police fourniraient aux ressortissants chinois des services comme la prolongation de leur permis de conduire ou encore l’enregistrement de modifications de leur état-civil : une fonction normalement dévolue aux consulats. C’est ce que révèlent plusieurs médias néerlandais, qui pointent deux installations de ce type, une à Rotterdam depuis cette année et l’autre à Amsterdam depuis 2018, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.
Ces postes seraient en quelque sorte des filiales de centrales de police de deux villes situées au sud de Shangaï, région d’origine d’une grande partie des Chinois résidant aux Pays-Bas. L’une des deux villes néerlandaises affirme qu’il s’agit uniquement d’un bureau de service pour les Chinois d’outre-mer. Mais une vidéo promotionnelle du bureau de Rotterdam évoque la lutte contre la criminalité.
► À lire aussi: La Belgique s’inquiète d’un risque d’espionnage de la Chine dans ses universités
source:RFI
Akondanews.net