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C’est un verdict tant attendu qui vient d’être rendu ce mercredi 31 juillet 2024, par la justice guinéenne. L’ancien président de la Guinée, Moussa Dadis Camara, a été condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité, a annoncé le tribunal spécial chargé de juger les responsables du massacre de Conakry du 28 septembre 2009.
« Il convient de déclarer Moussa Dadis Camara coupable de crimes contre l’humanité sur la base de la responsabilité du supérieur hiérarchique », a déclaré Ibrahima Sory II Tounkara, président du tribunal.
Cette décision historique intervient près de 13 ans après les tragiques événements qui ont secoué la Guinée. Le 28 septembre 2009, des manifestants pacifiques s’étaient rassemblés au stade de Conakry pour protester contre la candidature de Moussa Dadis Camara à l’élection présidentielle. La répression sanglante orchestrée par le régime a fait au moins 157 morts et 109 femmes violées, selon les chiffres officiels. Des organisations de défense des droits de l’Homme estiment que le bilan réel serait bien plus lourd.
Moussa Dadis Camara, qui dirigeait alors la junte au pouvoir, a été reconnu coupable d’avoir ordonné ou toléré ces atrocités. Son procès a été qualifié d' »historique » par les avocats des victimes, qui se sont battus pendant des années pour que justice soit rendue.
« Cette condamnation est un soulagement pour les victimes et leurs familles qui ont longtemps attendu ce moment. C’est un signal fort envoyé aux futurs dirigeants qui seraient tentés de commettre de tels actes », a déclaré Me Alsény Sall, l’un des avocats des parties civiles.
Au-delà du cas de Moussa Dadis Camara, ce jugement marque une étape importante dans la lutte contre l’impunité en Guinée. Il ouvre la voie à d’autres procès visant d’autres responsables présumés du massacre de 2009, notamment des hauts gradés de l’armée.
Pour les défenseurs des droits de l’Homme, cette décision de justice doit aussi servir d’exemple dans la région, où de nombreux crimes sont encore restés impunis. Ils espèrent que ce verdict encouragera d’autres pays d’Afrique à traduire en justice les auteurs de violations graves des droits humains.
Serge Kpan (Correspondant Abidjan)
Akondanews.net