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À l’occasion de la célébration de ses 73 années d’existence, Israël est brusquement passée du deuil à l’euphorie juste le temps de festivités organisées dès le mercredi soir au mont Herzl, à Jérusalem.
La cérémonie au mont Herzl a été dirigée par le président de la Knesset, une position actuellement occupée par Yariv Levin, député sous l’étiquette du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Durant son allocution, Levin a appelé à l’unité face à l’impasse politique qui s’éternise. Le mois dernier, Israël a organisé son quatrième cycle électoral en deux ans, qui s’est révélé aussi peu concluant que les précédents.
« Nous avons traversé quatre cycles électoraux difficiles. Cette longue période d’instabilité, d’incertitude, nous fait du tort à tous. Il est temps de réparer les dégâts. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord, nous sommes deux côtés d’une même pièce, d’une même nation. Cette journée de Yom HaAtsmaout est le bon moment », a dit Levin.
Il a également prononcé une phrase en arabe qui signifiait : « C’est une fête pour tous les Israéliens. »
« Nous avons passé une année de pandémie difficile et ensemble, nous en sommes sortis. Une fois de plus, nous avons découvert la force de notre nation et comment, au moment crucial, nous nous sommes rassemblés pour protéger la vie et revenir à la vie », a déclaré Netanyahu.
« Brillons ensemble pour la vie de la nation et combien elle est bonne, religieux et laïcs, Juifs et Arabes. Ensemble nous avons rêvé, ensemble nous avons réalisé [ces rêves], ensemble nous avons gagné », a-t-il déclaré.
Le président Reuven Rivlin a lui remercié mercredi les Juifs du monde entier pour leur soutien à Israël dans un message vidéo à l’occasion du 73e anniversaire de l’Indépendance d’Israël.
« Je veux remercier chacun d’entre vous pour tout ce que vous faîtes pour Israël et pour le peuple juif. Pour votre soutien aux côtés d’Israël, à la défense d’Israël, la défense du sionisme et du peuple juif », a déclaré Rivlin.
L’ONU et le projet de création de deux états en Palestine
Il y a 73 ans, le 29 novembre 1947, l’Assemblée Générale de la toute jeune Organisation des Nations Unies votait sa résolution 181 prévoyant la création de deux États sur le territoire de l’ex-Palestine mandataire britannique, après le retrait de Londres annoncé le 14 février précédent.
Ce vote historique du plan de partage de la Palestine en deux Etats, juif et arabe, permettait la réalisation du projet sioniste de la création de l’état d’Israël, mais est demeuré pour les Palestiniens le début d’une longue période tragique de leur histoire, car l’état palestinien indépendant n’a toujours pas vu le jour.
Après la Seconde guerre mondiale, la Grande-Bretagne n’arrive plus à maîtriser la situation en Palestine sur laquelle elle avait reçu un mandat de la Société des Nations en 1922.
Le génocide juif, l’entrée en scène des Etats-Unis au Proche-Orient, la création de la Ligue arabe et la pression exercée par les groupes clandestins sionistes armés, notamment, ont radicalement modifié le contexte local et international. C’est alors que Londres confie en février 1947 le dossier palestinien aux Nations unies.
La résolution 181, plan de partage de l’ONU en 1947
La résolution 181 est adoptée par 33 voix pour (dont les Etats-Unis, l’Union soviétique et la France). 13 voix contre (dont les Etats arabes) et dix abstentions (dont la Grande-Bretagne).
La Palestine, où vivent alors 1.300.000 Arabes et 600.000 Juifs, est divisée en trois entités qui doivent devenir indépendantes le 1er août 1948.
L’Etat juif (14.000 km2) comprend une bande allant du nord de la Galilée jusqu’au bord du lac de Tibériade, le littoral central (de Haïfa à Tel-Aviv) et le désert du Néguev. Les Palestiniens conserveront trois régions (11.500 km2). L’une en Galilée occidentale, la deuxième dans la bande de Gaza avec une partie de la frontière avec le Sinaï et la troisième en Cisjordanie. Quant à Jérusalem, la ville trois fois sainte, elle devait être placée sous contrôle international.
Alors que les instances juives de Palestine (excepté l’Irgoun) ont accepté ce partage, les Arabes de Palestine, la ligue arabe et les États arabes s’y sont opposé. Le 15 mai 1948, jour de la proclamation de l’État d’Israël par David Ben Gourion, les armées égyptienne, transjordanienne, syrienne, irakienne attaquent le nouvel État, renforcées par des volontaires libanais.
L’armistice signée le 30 mars 1949 consacre l’abandon du projet d’État palestinien puisqu’Israël annexe Jérusalem-Ouest, Jaffa et les parties de la Galilée et du Néguev promises aux Palestiniens. La Transjordanie (devenue Jordanie) prend le contrôle de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie, et l’Égypte celui de la bande de Gaza. La délimitation entre territoires israélien et arabes est alors baptisée « ligne d’armistice de 1949 » ou « ligne verte ».
Une photo datée du 14 mai 1948 montre le Premier ministre israélien David Ben Gourion entouré de membres de son gouvernement provisoire lisant la déclaration d’indépendance d’Israël, à Tel Aviv. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies vota la résolution 181 sur la division de la Palestine en deux États, un juif et un arabe. L’État d’Israël a été proclamé le 14 mai 1948 par le Conseil national juif et reconnu par les États-Unis et l’Union soviétique les 15 et 17 mai 1948. GPO / AFP
14 mai 1948 : Création de l’Etat d’Israël
Les dirigeants de l’Agence juive acceptent le plan, mais certains sionistes le rejettent. Car il est loin de correspondre au Grand Israël auquel ils aspirent. A Tel Aviv, la communauté juive retient son souffle au moment du vote. Puis la foule, en liesse, applaudit.
Chez les Palestiniens, c’est un immense sentiment d’injustice qui prévaut. Les pays arabes refusent le plan. Les incidents vont se multiplier en Palestine.
Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame la création de l’Etat d’Israël. Aussitôt après la fin du mandat britannique sur la Palestine. Le premier conflit israélo-arabe éclate le lendemain.
Nakba ou la catastrophe pour les palestiniens
A la fin du conflit, Israël occupe 78 % de la Palestine mandataire. Plus de 760.000 Palestiniens prennent la route de l’exode.
Cet exil forcé est baptisé «Nakba» (catastrophe en arabe) par les Palestiniens. Près de 400 villages sont rasés. La Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, revient à la Jordanie et la bande de Gaza à l’Egypte. Le 29 octobre 1956, trois mois après la nationalisation du canal de Suez par l’Egypte, Israël lance ses forces à l’assaut du Sinaï et parvient audit canal. Sous la pression de l’ONU, des Etats-Unis et de l’Union soviétique, Israël se retire.
Lors du conflit de juin 1967, Israël occupera, outre le Golan syrien et le Sinaï égyptien (restitué à l’Egypte en 1982), la Cisjordanie, Jérusalem-Est, qu’il annexera plus tard, et la bande de Gaza, dont il s’est retiré en 2005.
Israël de nos jours
Voici un aperçu d’Israël en chiffres, à l’heure où le pays fête ses 73 ans :
Le bonheur : Israël est classé 12e dans le World Happiness Report, une mesure du bonheur publiée par l’ONU, qui se base sur le produit intérieur brut par personne, l’espérance de vie et les opinions des résidents de chaque pays.
Travail et économie : En termes d’emplois, plus de 10 % des Israéliens travaillent dans l’industrie de la haute technologie, un chiffre qui continue d’augmenter, a rapporté la Douzième chaîne, en s’appuyant sur des statistiques représentatives de 2019.
On attribue à l’industrie de la haute technologie le mérite d’avoir sauvé l’économie israélienne du pire de la COVID-19.
Malgré la grave récession provoquée par la pandémie, Israël s’en sort mieux que les autres pays développés : l’économie de l’Union européenne a reculé de 6,6 % l’année dernière, de 3,5 % aux États-Unis et de 5,5 % en moyenne dans les pays de l’OCDE, alors que le PIB d’Israël n’a reculé que de 2,5 %.
La haute technologie attire les travailleurs en raison des avantages sociaux, des salaires élevés et du sentiment de sécurité de l’emploi.
En outre, 12,7 % des Israéliens travaillent dans l’enseignement, 11,3 % dans les services de santé et seulement 1 % dans l’agriculture et la pêche, selon la Douzième chaîne. L’agriculture était une industrie majeure et une source de fierté nationale dans les premières années d’Israël.
Population et taux de natalité : La population d’Israël – qui atteindra 9 327 000 habitants en 2021 – est jeune. Bien qu’étant un pays occidental, le taux de natalité d’Israël est plus élevé que celui de tous les autres pays de l’OCDE. Le taux de fécondité moyen d’Israël est de 3,01, et de 2,2 chez les femmes laïques – un chiffre qui continue à augmenter.
En outre, 28,1 % de la population est âgée de 0 à 14 ans, et seulement 12 % est âgée de 65 ans et plus, a indiqué le Bureau central des statistiques en début de semaine.
Cependant, l’escalade des roquettes et des bombardements entre les territoires palestiniens et Israël se poursuit.
Apollinaire SÉRY
Source : lecourrierdelatlas.com, franceinter.fr, fr.timesofisrael.com
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