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Le nouveau coup d’Etat militaire dans le pays, n’augure pas des lendemains meilleurs pour la démocratie en Afrique.
La Guinée Conakry, c’est trois coups d’Etats en règle depuis 60 ans et une série de tentatives de coups d’Etats difficiles à dénombrer. L’histoire se répète ce mois de septembre 2021 avec une anomalie particulière, le fait pour le président Alpha Condé d’avoir modifié la constitution pour briguer un troisième mandat.
Sa boulimie du pouvoir l’a poussé à un musèlement d’une opposition conduite par Cellou Dalein Diallo qui, depuis le scrutin présidentiel de 2020, crie au hold-up électoral. Alpha Condé s’est même vertement brouillé avec ses alliés politiques et oppose aujourd’hui les ethnies entre elles. Ce qui l’a carrément isolé dans le paysage politique guinéen et a crispé la vie politique du pays. Comme pour dire que l’homme sur qui l’espoir de démocratie se reposait, a déçu. Il avait pourtant lui-même dit qu’il ne trahira jamais ce pourquoi il s’est toujours battu. Qu’est-ce qui n’a donc pas marché ? Le désormais ex-président Guinéen a malheureusement sous-estimé l’armée et jeté aux orties l’histoire de son pays très épicée par les coups d’Etats.
C’est une nouvelle affaire qui remet au goût du jour, l’incapacité de la démocratie à s’ancrer en Afrique. Car, dans la forme des pratiques politiques actuelles, la majorité des pays d’Afrique subsahariens francophones surtout, sont du même moule à quelques exceptions près où les coups d’Etats ne sont pas récurrents ; mais sont une menace sourde. Le rôle trouble des pays occidentaux est aussi à dénoncer ; un jour ils parlent de dictature, un autre jour, soutiennent les dictateurs selon leurs intérêts et revendiquent plus de démocratie quand cela est bon pour eux.
Pour le cas présent, plusieurs observateurs tentent encore de comprendre en interrogeant la récente visite de l’ancien président français Nicolas Sarkozy à Conakry le 6 août 2021. Il y’en a même qui soupçonnent les grands lobbies d’être à l’origine de la chute d’Alpha Condé pour des raisons beaucoup plus économiques que politiques. Mais, c’est à se demander si la démocratie en vaut vraiment la peine.
Yves Modeste NGUE
Akondanews.net