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La première session ordinaire du Comité de contrôle du PPACI (Parti des peuples africains- Côte d’Ivoire) qui s’est tenue ce mercredi 02 mars à son cabinet à Cocody Riviera-Attoban, a donné l’occasion au président Laurent Gbagbo, de se prononcer sur la guerre en Ukraine. Au sixième jour de l’invasion de l’armée en Ukraine, l’ancien président ivoirien a fait une analyse de la situation globale que nous partageons aux lecteurs de akondanews.net.
<<Voilà une crise qui n’est pas petite, parce qu’elle engage un des grande de ce monde : la Russie. La Russie est un des 5 membres permanents du Conseil de sécurité (de l’Onu – Organisation des Nations Unies) : Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et la France. Ce sont les 5 vainqueurs de la deuxième guerre mondiale. Et c’est eux qui ont créé l’Onu et qui se sont donnés le droit de véto. Ils ne changent pas, ils sont toujours membres du Conseil de sécurité. Et c’est un de ceux-là qui est engagé. Parce que, en même temps, ils ont tous l’arme nucléaire. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et la France, ils ont tous l’arme nucléaire. Donc, quand un de ces cinq pays est engagé dans un conflit, il secoue le monde, ce n’est pas un petit conflit, parce qu’un dérapage est vite arrivé. Et en ce moment, eux tous freinent des quatre fers. Pour ne pas que quelqu’un d’entre eux arrivent à l’arme nucléaire. Parce que l’arme nucléaire, depuis la deuxième guerre mondiale, nous n’en attendons parler que des essais. Mais on n’a pas encore vu une guerre où l’arme nucléaire est utilisée. Tout ce qu’on dit toujours, c’est Hiroshima et Nagasaki (villes japonaises bombardée par les Américains à la bombe atomique, ndlr), c’était pendant la deuxième guerre mondiale. Mais on ne sait pas ce que ça va donner. Or, le conflit qui a lieu aujourd’hui implique tous les pays qui ont l’arme nucléaire. Tous ! La Russie d’abord, parce qu’elle est au front, mais viennent les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Il y en a qui disent qu’ils ne savent pas où est la Chine, mais c’est faux ! On sait où est la Chine. La Chine est avec la Russie. Et les trois autres sont dans un camp. Les deux dans un autre. Cette crise-là, elle est faite par les autres, mais elle est faite pour le reste du monde. A la prochaine réunion que je convoquerai on mettra ces sujets à l’ordre du jour pour discuter au niveau de la direction. Elle va avoir des répercussions sur la vie. Les prix du carburant vont monter. Puisque toutes les voies de communications maritimes sont potentiellement bloquées.
Potentiellement. Toutes les voies de circulation monétaire sont potentiellement bloquées. La Russie est le premier producteur du blé dans le monde, donc pour manger sur place elle n’a pas de problème. Mais elle n’y a pas que la nourriture. Aux Etats-Unis, pour celui qui a écouté Joe Biden (le président des États-Unis, ndlr) la nuit dernière, il commence à avoir des problèmes. Parce qu’il faut que les Etats-Unis s’approvisionnent totalement, mais approvisionnent aussi l’Europe occidentale. Et l’Europe occidentale est approvisionnée par la Russie en pétrole et en gaz. Je ne parle même pas du sort des misérables Africains (…) Donc il faut que les Africains réfléchissent et prennent des dispositions. Pour que de tels conflits, qui se déroulent ailleurs, n’aient pas trop d’influence négative sur les Africains. Je dis bien trop d’influences négatives, parce que ça aura forcément des influences, mais qu’ils n’en aient pas trop sur l’Afrique. L’Arabie Saoudite retient son pétrole parce qu’ils ne savent pas ce qu’il va advenir dans les jours à venir, donc ils ne savent pas dans quelle direction il faut lâcher ses pipelines. Ils sont là, ils regardent, parce que, objectivement la Russie est leur alliée. L’Afrique est là, silencieuse, elle ne peut même pas dire ce qu’on pourra faire pour les Africains qui sont bloqués jusqu’aux frontières là-bas, où parait-il où y aurait du racisme. On empêche les nôtres, même de fuir pour aller vers la Pologne et autres pays frontaliers. La situation est grave. Elle est grave parce que, même si la guerre s’arrête, le poison de la méfiance est tel que les relations internationales entre ces puissances vont être totalement différentes. Et les résolutions à l’Onu vont être difficiles à prendre. Ils sont 5, il y a trois d’un côté, 2 de l’autre. Ils ont chacun le droit de véto. Comment faire ? (…) >> Grosse interrogation de l’ancien président ivoirien. Laurent Gbagbo va-t-il prendre le devant pour une ébauche de solutions ? Certainement oui, mais dans le cadre de son instrument politique, le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI). Mais en tout état de cause, il a ouvert une brèche dans laquelle les dirigeants africains en exercice pourraient s’engouffrer. L’empêchement des ressortissants étrangers et africains notamment de sortir hors des frontières ukrainiennes, par les soldats de ce pays, leur en donne un beau prétexte. Mais n’allons pas vite en besogne.
Denzel Bereby
Akondanews.net