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La situation humanitaire dans l’est de la République Démocratique du Congo continue de se détériorer, notamment dans le camp de déplacés de Bweremana, situé dans le territoire de Masisi. Depuis le début du mois de juillet 2024, huit personnes sont mortes de faim, une situation exacerbée par les hostilités persistantes dans la région.
Témoignage poignant
« Nous perdons des gens presque chaque jour, » a déclaré Janvier Akilimali, un déplacé du camp de Bweremana. « Le dernier cas date du 17 juillet 2024, une femme de 52 ans qui n’avait pas mangé depuis trois jours est décédée. Nous avons l’impression d’être les déplacés les plus oubliés. Le M23 contrôle la route Sake Minova, et certaines organisations ne pensent pas traverser le lac Kivu pour nous aider. Nous ne recevons rien depuis presque sept mois. Les aides se limitent aux sites de Kanyaruchinya, Don Bosco et Mugunga. On nous oublie complètement. »
Un appel désespéré à l’aide
Monsieur Akilimali appelle à une intervention urgente avant que la situation ne s’aggrave davantage. « Nous avons vu sur les réseaux sociaux des organisations comme la Fondation qui se déploient dans différents camps pour offrir des repas aux enfants déplacés à Bweremana, mais cela ne suffit pas. »
Il interpelle le Fonds National pour la Réparation des Victimes, une institution de l’État, à agir concrètement sur le terrain au lieu de rester dans les villes. Akilimali exhorte également à la réhabilitation de la route Minova-Bukavu, qui est cruciale pour l’acheminement des aides, la route Sake-Bweremena étant impraticable.
Contexte et actions passées
En mai 2024, le gouvernement congolais avait distribué 250 tonnes de vivres et non-vivres aux plus de 30 000 déplacés de la zone Bweremana-Minova. Cependant, ces efforts semblent insuffisants face à l’intensification des hostilités et à l’isolement croissant des camps de déplacés.
La situation dans le camp de Bweremana est une crise humanitaire qui nécessite une réponse urgente et coordonnée. Les autorités congolaises, les organisations humanitaires et la communauté internationale doivent intensifier leurs efforts pour fournir une assistance vitale à ces déplacés, afin de prévenir davantage de décès dus à la faim et aux conditions précaires.
Raphael LUMOO, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net