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La guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo continue de semer mort et désolation. Ce jeudi, des combats d’une rare intensité ont éclaté dès l’aube à Masisi-Centre, opposant les rebelles de l’AFC/M23 aux forces d’autodéfense locales, les VDP/Wazalendo. Le bilan humain est déjà lourd : au moins cinq morts, quinze blessés et deux personnes portées disparues, selon des sources locales.
Parmi les zones les plus touchées, le quartier Camp Saïo a connu des scènes de violence extrême. Une famille y a été attaquée à son domicile : la mère, le père et un enfant grièvement blessés, tandis que leur fille a été brutalement assassinée. Sur l’avenue Kamatembe, deux enfants ont trouvé la mort et leur mère a été conduite à l’hôpital dans un état critique.
Exode massif des habitants
Face aux combats et à l’insécurité croissante, une grande partie de la population a pris la fuite. Certains se sont réfugiés dans l’enceinte de l’hôpital général de Masisi, déjà débordé, tandis que d’autres ont rejoint des bases d’ONG humanitaires. De nombreux déplacés tentent d’atteindre les localités voisines jugées « plus sûres », telles que Mutiri, Lushebere, Katale, Bihambwe et Rubaya — bien que certaines soient sous occupation rebelle, mais éloignées des lignes de front.
Les combats, qui ont débuté aux alentours de 4 heures du matin, ont paralysé la ville. En fin de journée, seules quelques boutiques ont rouvert temporairement pour permettre un ravitaillement d’urgence, malgré les tirs encore audibles dans plusieurs quartiers.
Le couvent catholique pillé
Dans le chaos, le couvent de l’église catholique de Masisi a été attaqué et pillé par des hommes armés non identifiés. Le vol de matériel et la profanation des lieux ont choqué la communauté chrétienne locale, déjà très affectée par la crise sécuritaire.
Une situation militaire instable
Masisi-Centre reste officiellement sous contrôle du M23/AFC, bien que les FARDC et les VDP/Wazalendo aient enregistré une légère avancée ces dernières heures, déplaçant le combat vers les extrémités de la ville. Des sources locales estiment toutefois que les Wazalendo nécessitent un encadrement plus structuré pour consolider leurs positions et gérer les opérations avec efficacité, à l’instar de la coordination observée à Walikale.
Un territoire en détresse
Située dans une zone stratégique, Masisi-Centre devient un nouveau foyer d’intensification du conflit. Le drame humain qui s’y joue aujourd’hui est le reflet d’une guerre qui s’enlise, malgré les appels au dialogue international. La population, elle, vit au rythme des rafales, des deuils et de l’incertitude.
La Rédaction
Akondanews.net