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Gitega, le 22.04.2022.Les villages et centres situés sur les rives du lac Tanganyika, comme Irakoze, ont toujours connu les caprices de dame nature. C’est régulièrement que les crus arrivent jusqu’aux habitations, dans la cité de Gatumba, au nord-ouest du Burundi. Les riverains n’avaient jamais cru que les eaux menaceraient leurs espaces vitales deux ans après le dernier débordement.
En avril 2020, une riveraine témoignait qu’en rentrant de son travail quotidien dans les champs, elle a découvert sa maison submergée par le lac. Le niveau d’eau a atteint les chambres. «J’ai crié: mes enfants, mes enfants, mes enfants !» , Se souvient cette mère de famille qui est passée à côté d’un drame ce jour-là. Les gamins étaient emportés par les eaux, mais des gens qui savent nager les ont assistés et ils me les ont ramenés», raconte-t-elle. Finalement Il y eut plus de peur que de mal : les enfants et leur mère furent sauvés.
Un autre témoignage, celui de Godelieve Sémasaka qui raconte son histoire depuis le camp de Kinyinya II, situé à quelques kilomètres derrière Gatumba, qui accueille environ 2.300 personnes déplacées par les inondations. C’est une déplacée des inondations, elle vit dans une des maisons, dons de l’Organisation internationale pour les migrations. Mais sa demeure d’infortune est à ce jour inhabitable la nuit suite à un froid glacial. Elle et ses enfants de même que tous les autres habitants du camp ont du mal à se couvrir contre le froid.
La capital Bujumbura
Classé dans la catégorie des pays pauvres par la banque mondiale, le Burundi n’a pas vu venir la surpopulation de sa capitale Bujumbura. Sa densité dépasse le PIB selon la banque mondiale. De ce fait, Bujumbura est aujourd’hui menacé de plusieurs vagues d’exode en raison des conflits qui l’ont secoué. Mais une autre menace est venue d’ajouter aux déplacements dus à la guerre. Environs 85% des 113.000 déplacés internes le sont en raison de désastres naturels, selon le gestionnaire des sites des déplacés.
L’humanitaire ajoute que le Burundi est un des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique. Il a aussi relevé que la météorologiques des dernières années montrent ainsi une intensification des chutes de pluies, torrentielles.
Selon Albert Mbonerane, ancien ministre de l’Environnement et ardent défenseur de l’écosystème du lac, «des élévations intermittentes du niveau de l’eau historiquement observées et la montée des eaux s’expliquent par la pollution des multiples rivières qui se jettent dans le Tanganyika» .
A l’est de Gatumba, la capitale économique Bujumbura connaît une extension fulgurante. Ses quartiers, restaurants, et même le port et l’aéroport se sont drastiquement rapprochés du lac à cause de l’érosion. Des parcelles entières de terres cultivables sont inondées. Autre conséquence de la pluviométrie surabondante : la moitié d’une quatre-voies de l’autoroute qui longeait la rive est désormais fermée. Toutes choses qui font planer une menace constante sur la plus grande agglomération du Burundi.
Raphael LUMOO
Akondanews.net