Goma : la 10ᵉ édition du Festival Amani menacée d’annulation

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La tenue de la 10ᵉ édition du Festival Amani, prévue du 14 au 17 novembre 2024 à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, est incertaine. Dans un communiqué publié ce mardi 12 novembre, le maire de Goma, Commissaire Supérieur Kapend Kamand Faustin, a déclaré ne pas avoir été informé officiellement de l’organisation de cet événement culturel majeur. Il a également mis en garde contre d’éventuelles manifestations de mouvements citoyens opposés à la tenue du festival, invoquant le contexte sécuritaire préoccupant dans la région.

Une annonce qui suscite la polémique

Cette déclaration a provoqué une onde de choc parmi les amateurs de culture et les organisateurs qui avaient travaillé d’arrache-pied pour maintenir cet événement emblématique malgré les défis sécuritaires. Des influenceurs locaux, comme Huguette Kanumbu, expriment déjà leurs doutes sur la faisabilité du festival. À seulement deux jours du début des festivités, l’ambiance festive qui commençait à animer la ville a laissé place à une profonde déception.

Historique et impact du Festival Amani

Le Festival Amani, dont le nom signifie “Paix” en swahili, est né de l’initiative des formateurs et jeunes bénévoles du Foyer Culturel de Goma. Il vise à promouvoir la paix, la cohabitation pacifique et la culture dans une région souvent marquée par des conflits. Depuis sa création, le festival a su rassembler des milliers de jeunes, attirant de grands noms de la musique mondiale et des talents locaux, dans une ambiance festive et engagée.

Le festival est également un espace d’expression pour les artistes émergents, grâce à des initiatives comme le Sanaa Weekend, qui met en lumière les talents locaux et régionaux, qu’ils soient musiciens, comédiens ou autres artistes formés au foyer culturel.

Un événement en péril

L’annonce du maire, justifiée par des préoccupations sécuritaires, pose un véritable défi aux organisateurs. Le Festival Amani, au-delà de son aspect culturel, constitue une plateforme économique et sociale qui attire des visiteurs et des investissements, tout en offrant une opportunité unique de sensibiliser à la paix.

Pour l’instant, les organisateurs restent silencieux sur les démarches en cours pour convaincre les autorités locales de revenir sur leur décision. Cependant, le spectre d’une annulation de cet événement, symbolique de la résilience de Goma, suscite un grand émoi au sein de la population.

Vers une solution de dernière minute ?

Alors que la ville de Goma s’apprêtait à vibrer au rythme de la musique et de la danse, une médiation rapide entre les parties prenantes semble cruciale pour sauver cette 10ᵉ édition. La balle est désormais dans le camp des autorités et des organisateurs pour garantir la tenue de cet événement qui incarne, depuis des années, un message d’espoir et de cohésion sociale dans une région en quête de stabilité.

Raphaël Lumoo

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