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Quinze dossiers de candidature à l’élection présidentielle prévue le 4 décembre en Gambie ont été rejetés et six autres validées par la Commission électorale indépendante (CEI) de la Gambie.
« La plupart des dossiers (rejetés) ne remplissent pas les exigences constitutionnelles », a déclaré le porte-parole de la CEI Makan Khan joint par la rédaction d’akondandanews.net. Il a par ailleurs indiqué que parmi les manquements notés dans les dossiers rejetés le non-respect du parrainage par des électeurs.
L’article 47 du code électoral stipule que chaque candidat doit soumettre une liste de parrainage d’au moins 200 électeurs inscrits dans chaque circonscription. Parmi les dossiers qui n’ont pas été acceptés, huit ont été présentés par des candidats indépendants, selon le porte-parole de la CEI.
Six dossiers ont été validés dont ceux du président sortant Adama Barrow du National Peoples Party (NPP) et d’Ousainu Darboe du Parti démocratique unifié (UDP), Mama Kandeh du Congrès démocratique de la Gambie, Halifa Sallah de l’Organisation démocratique du peuple pour l’indépendance et le socialisme (PDOIS), ainsi que les indépendants Essa Mbaye Faal et Abdoulie Ebrima Jammeh.
Le président Barrow, 56 ans, a déclaré officiellement sa candidature à sa propre succession jeudi, à quelques jours du démarrage officiel de la campagne électorale prévue la semaine prochaine. L’élection du 4 décembre sera la première depuis le départ de Yahya Jammeh et, elle est considérée comme un test pour la transition démocratique du pays.
En effet, il faut rappeler que Yahya Jammeh avait pris le pouvoir en Gambie en 1994 lors d’un coup d’État militaire sans effusion de sang. Il a ensuite été réélu à plusieurs reprises dans des circonstances controversées jusqu’à sa défaite en décembre 2016 devant Adama Barrow, qui était alors un inconnu.
Après une crise de six semaines qui avait conduit à l’intervention militaire d’autres États d’Afrique de l’Ouest, Jammeh avait été contraint à l’exil en Guinée équatoriale. Des militants des droits de l’homme l’ont accusé d’avoir commis des crimes au cours de ses 22 ans de règne. Il lui est notamment reproché le recours à des escadrons de la mort et un viol.
Cependant, l’ancien dictateur a conservé un soutien considérable qui pose la question du maintien de son influence dans le pays de deux millions d’habitants.
Le NPP de Barrow a formé une alliance électorale avec l’APRC de Jammeh en septembre dernier contre la volonté de Jammeh et des nombreux militants du parti, bien que cette alliance est perçue pour certains comme une stratégie électorale et pour d’autres, singulièrement pour les militants des droits humains comme une aberration.
Dix-neuf candidats ont jusqu’ici déposé leurs dossiers de candidature à la commission électorale pour approbation.
Les élections présidentielles annoncées en Gambie, marqueront –elles la maturité politique des acteurs politiques du pays ?
Raphael LUMOO
Akondanews.net