Gabon : révision de la Constitution et attentes démocratiques

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Dans une démarche visant à moderniser le cadre législatif et renforcer la démocratie, les Gabonais sont convoqués le 16 novembre prochain pour se prononcer par référendum sur le projet de révision de la constitution, officiellement présenté le 21 octobre 2024, par les autorités du pays. Cette nouvelle Constitution, composée de 173 articles, introduit plusieurs changements majeurs.

Les changements notables incluent la limitation des mandats présidentiels, aux conditions d’éligibilité, à l’introduction de deux postes de vice-présidents, à la dissolution de l’Assemblée nationale et à la mise en accusation du président.

Le Chef de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema,a présenté la nouvelle Constitution à la 79e Session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, mettant en avant son objectif de freiner le népotisme et de mettre fin aux successions dynastiques qu’a connu le pays sous le règne des Bongo.

C’est ainsi qu’il est mentionné à l’article 43 que: « le conjoint et les descendants d’un Président de la République ne peuvent se porter candidats à sa succession ».

De plus, l’article 42 de la Constitution, dispose que: « Le Président de la République est élu pour sept ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats successifs, quelles que soient les éventuelles révisions de la Constitution ».

Le tout, visant à empêcher la concentration du pouvoir entre les mains d’un seul individu ou d’un seul clan et, de favoriser une rotation des dirigeants au sommet de l’Etat.

En attendant le vote des gabonais, l’opposition reste farouchement opposée à certaines dispositions du projet de Constitution, qu’elle perçoit comme un recul démocratique. L’exclusion des Gabonais naturalisés et ceux ayant une double nationalité des candidatures présidentielles est critiquée pour son caractère discriminatoire.

De plus, la suppression du poste de Premier ministre au profit de deux postes de vice-présidents, est vue comme un potentiel retour à l’autoritarisme, renforçant ainsi les pouvoirs du Président de la République.

Le projet de Constitution proposé par les autorités de la transition gabonaises, soulève des questions sur sa capacité à garantir les droits des citoyens et à renforcer les principes démocratiques du pays.

Alors que le référendum approche, le débat autour de celui-ci, enflé par l’opposition du pays, continue de diviser la population.

Adingra OSSEI

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