Kinshasa, 1er juillet 2024 – La célébration de la 64e fête de l’indépendance de la République Démocratique du Congo a été marquée par la disparition de Pierre Yantula Elengesa Bobina, connu sous le nom de Petit Pierre, l’un des derniers survivants de la légendaire chanson « Indépendance Cha Cha ».
Une perte importante
Petit Pierre est décédé ce samedi 29 juin 2024 à Kinshasa. « Papa nous a quittés aujourd’hui à 16h », a confié l’une de ses filles au téléphone. Cette triste nouvelle coïncide avec la fête de l’indépendance, renforçant le sentiment de perte pour la nation.
Un Patrimoine Culturel
Pierre Yantula Elengesa a été proclamé « Patrimoine culturel humain » par l’ancienne ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, Catherine Katungu Furaha, lors d’une cérémonie au Musée National de la RDC à l’occasion de ses 80 ans. Ce titre honorifique reflète son immense contribution à la culture congolaise.
Un Témoignage Émouvant
Dans une récente interview à la radio, Pierre Yantula exprimait son regret d’être le dernier survivant de « Indépendance Cha Cha » : « Être le dernier survivant de la chanson ‘Indépendance Cha Cha’, je le vis avec beaucoup de regret… À chaque fois qu’elle joue, je suis si émotionné, car c’est une chanson d’honneur. » Il a également souligné le besoin de reconnaissance pour les pionniers de la musique congolaise, souvent oubliés.
Parcours de Vie
Né le 14 août 1941 à Léopoldville, Pierre Yantula a commencé sa carrière musicale très jeune, influencé par l’orchestre African Jazz grâce à son beau-frère Roger Izeyidi. Bien qu’il n’ait pas immédiatement fait partie de l’orchestre, il a rapidement gravi les échelons pour devenir un membre clé de l’orchestre African Fiesta aux côtés de célèbres musiciens tels que Rochereau et Nico. Sa carrière musicale a été interrompue par un accident, mais son impact culturel demeure inestimable.
Un Appel à la Reconnaissance
La mort de Petit Pierre met en lumière un problème persistant en RDC : la reconnaissance insuffisante des artistes et créateurs qui ont marqué l’histoire du pays. « Il est temps que les choses changent pour un avenir rassurant et meilleur. La bonne organisation par la libéralisation des droits d’auteur permettra aux artistes de vivre décemment, » a déclaré Me Glody Muabila, Secrétaire général de l’Administration des droits d’auteurs au Congo (ADACO).
Conclusion
La disparition de Pierre Yantula Elengesa Bobina est une grande perte pour la culture congolaise. En ce jour de célébration de l’indépendance, il est crucial de se rappeler et d’honorer ceux qui ont contribué à l’identité culturelle et historique de la RDC. La reconnaissance et le soutien aux artistes et créateurs doivent devenir une priorité nationale pour assurer un avenir prospère et digne pour tous.
Raphael LUMOO
Akondanews.net