Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Dans la complexité des politiques économiques, une interrogation persiste : le recours à la promotion des exportations en tant que levier du développement. La théorie sous-jacente, appuyée par le Président Alassane Ouattara, soulève des questionnements profonds quant à son applicabilité dans la réalité actuelle.
Le dirigeant ivoirien, au cours d’une vidéoconférence en 1999, exprimait une conviction profonde : « Un pays qui ne pratique pas suffisamment l’exportation ne peut réellement aspirer à une croissance économique soutenue, à la création d’emplois, et par conséquent, à une réduction durable de la pauvreté à moyen et long terme. » Pourtant, une problématique persiste : qu’avons-nous à exporter pour véritablement s’intégrer dans l’économie mondiale et atteindre ces objectifs ambitieux ?
La comparaison avec les pays asiatiques, cités en exemple pour leur croissance basée sur les exportations, soulève des interrogations. Certains économistes avancent la croissance par la demande intérieure comme alternative, mais le Président souligne les limites pour les pays africains, où la pauvreté généralisée induit un faible pouvoir d’achat, entravant ainsi la demande interne.
Cependant, la réalité économique de notre pays est nuancée. Des insuffisances persistent dans la satisfaction de la demande intérieure pour des biens essentiels tels que le riz, le poisson et d’autres produits alimentaires. La question demeure : pourquoi privilégier les exportations comme principal moteur de développement, alors que des défis majeurs subsistent au niveau national ?
Une approche alternative viable pourrait consister à orienter les politiques publiques vers un renforcement significatif du pouvoir d’achat des populations. En s’attaquant directement aux problèmes de pauvreté et de demande intérieure, le gouvernement pourrait établir des bases plus solides pour le développement économique, sans négliger les opportunités offertes par les échanges internationaux.
Ainsi, la quête d’un équilibre économique persiste, entre la nécessité de l’intégration dans le commerce mondial et le besoin impérieux de répondre aux besoins internes. Une analyse approfondie des forces et faiblesses de notre économie nationale est nécessaire pour concevoir des politiques équilibrées et inclusives, afin de satisfaire les aspirations économiques tout en améliorant la qualité de vie de la population.
Ellomarie, conscience africaine, analyste politique, contributeur Akondanews
Akondanews.net