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Nos enfants connaissent De Gaulle, Hitler. Mais connaissent-ils Ernest Boka, le premier Ivoirien à obtenir un doctorat ?
Ernest Boka, né le 07 décembre 1928 à Azaguié, a tracé son chemin exceptionnel dès ses études primaires dans son village natal. En 1942, il entre à l’école primaire supérieure de Bingerville, se distinguant en sortant major de sa promotion. Son parcours éducatif le mène ensuite au Mali, où il devient le président des élèves et étudiants de l’AOF, démontrant un leadership précoce.
Bénéficiant d’une bourse d’études, Boka entame des études de droit à l’université de Grenoble. En 1954, à l’âge de 27 ans, il devient le premier Ivoirien à obtenir un doctorat, marquant un tournant historique. Son stage dans le cabinet de François Mitterrand, alors Ministre des colonies de l’AOF, souligne sa pertinence et son influence précoce.
De retour en Côte d’Ivoire en 1956, Boka est nommé chef de cabinet du gouverneur, puis ministre de la Jeunesse et des Sports sous le régime de la Loi cadre. Sa carrière politique se renforce lorsqu’il est nommé ministre de l’Éducation nationale, où il laisse une empreinte indélébile. La création des Collèges d’Enseignement Général (CEG), aujourd’hui des établissements d’excellence, et la fondation du Lycée Classique d’Abidjan (LCA) et du Lycée Sainte Marie sont attribuées à son ministère.
En 1959, il devient ministre chargé de la Fonction Publique et contribue à la création de l’École Nationale d’Administration (ENA). Son influence durable dans l’histoire ivoirienne est incontestable.
Nommé représentant de la Côte d’Ivoire à l’ONU en 1960, après l’indépendance, il symbolise la voix du pays sur la scène internationale. Plus tard, il devient le premier président de la Cour Suprême, consolidant davantage son importance.
Cependant, son refus de condamner des compagnons lors d’un procès politisé lui coûte sa position. Arrêté et décédé en détention, son histoire complexe et tragique a soulevé des questions et irrité les dirigeants voisins.
Ernest Boka, surnommé »le Lumumba ivoirien », demeure un personnage essentiel dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Malgré sa fin tragique, honorons ce visionnaire dont l’héritage, entre l’ENA, le LCA et bien plus encore, mérite d’être préservé et transmis à nos enfants comme celui de Mandela ou De Gaulle.
Serge Kpan (Correspondant Abidjan)
Akondanews.net