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Niamey, 19 Août 2021 – Le Niger fait face depuis plusieurs semaines à une épidémie de choléra présente dans six (6) des huit (8) régions du pays. A la date du 16 Août 2021, la situation fait état de 845 cas déclarés sur l’ensemble du pays pour 35 décès et un taux de létalité de 4,2%.
Pour y faire face, le Gouvernement nigérien a pris d’importantes mesures dont, entre autres, le renforcement de la surveillance suite aux informations reçues du Nigéria voisin, des échanges réguliers avec les directions régionales de la santé publique, de la population et des affaires sociales sur la situation de choléra dans la sous-région.
Par ailleurs, il a été pré-positionné des kits choléra et des tests de dépistage rapide, en plus du renforcement des stocks au niveau des régions qui ont le plus de cas, alors que des missions d’investigation au niveau de tous les foyers ont été conduites dès la détection des premiers cas par les équipes des districts sanitaires.
Bien plus, selon le Ministère en charge de la Santé Publique, il a été mis en place des sites d’isolement et de prise en charge des cas au niveau des foyers, des traitements réguliers des points d’eau et la distribution des comprimés d’Aquatab sont conduits, alors que la population et les différents leaders sont sensibilisés en continu sur les mesures de prévention.
D’autres mesures ont concerné la désinfection intra-domiciliaire et sur les sites de prise en charge, mais aussi le suivi journalier de l’évolution de la maladie à tous les niveaux.
Selon le Ministre en charge de la Santé Publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara, « la situation est sous contrôle avec la mobilisation locale, l’appui de l’Etat et de ses partenaires », même si « nous devons nous préparer davantage et renforcer la vigilance au vu du contexte et du caractère très contagieux de la maladie ».
Aussi, le Ministre de la Santé Publique a-t-il conseillé le recours urgent aux services de santé devant tout cas présentant les signes de suspicion de choléra, à savoir : la diarrhée, les vomissements, la déshydratation.
L’utilisation des toilettes et à défaut l’enfouissement des selles, la consommation d’une eau potable, de l’eau bouillie ou de l’eau traitée avec les désinfectants (eau de javel, aqua tab, comprimé de Pur), le lavage soigneux des mains avant la préparation et la consommation des repas, la propreté de l’environnement, la protection des denrées alimentaires, la désinfection des aliments crus avant leur consommation, le respect strict des conseils donnés par les professionnels de la santé sont autant de précautions qui peuvent empêcher la propagation de la maladie.
Afin d’appuyer ces efforts du Gouvernement nigérien, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient, ce mercredi 18 Août 2021, de lui faire un don en équipements et kits choléra d’une valeur estimative de 172 millions de francs CFA. Ce don va donc servir à accompagner le Gouvernement nigérien dans le cadre de la riposte à l’épidémie.
En réceptionnant ce don de la Représentante résidente de l’OMS au Niger, Dr Anya Blanche, le Ministre Idi Illiassou Maïnassara a exprimé sa gratitude à l’OMS en ce que « ces kits vont nous permettre de renforcer le dispositif déjà en place au niveau de toutes les régions touchées par cette épidémie de choléra », se réjouissant du fait que « dès les premiers cas, le système des Nations Unies, l’OMS et les autres ONG se sont mobilisés pour accompagner les structures des soins ».
Pour rapprocher ces équipements et matériels des bénéficiaires, la Représentante résidente de l’OMS au Niger a annoncé que son organisation appuiera leur acheminement jusqu’aux chefs-lieux des régions, selon un plan de distribution convenu avec les services techniques compétents.
« L’OMS souhaite vivement que ces kits soient utilisés de façon efficiente et que leur usage soit entièrement gratuit aux profits des populations nécessiteuses », a déclaré Dr Anya Blanche.
Auparavant, la Coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger, Mme Louise Aubin, a précisé que ces équipements viennent renforcer les kits déjà pré-positionnés par l’OMS et d’autres partenaires dans les régions et qui ont été utilisés pour démarrer rapidement la réponse localement.
« Il est essentiel d’agir sur plusieurs fronts notamment le renforcement de la surveillance pour une détection rapide des cas, l’amélioration de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène, la mobilisation sociale, le traitement de la maladie et les vaccins anticholériques oraux afin de combattre efficacement le choléra et assurer une faible mortalité », a-t-elle indiqué.
La responsable onusienne a ensuite voulu rassurer que « toutes les agences du Système des Nations Unies sont mobilisées pour soutenir la réponse à cette épidémie comme nous l’avons fait dans le passé pour les autres urgences y compris la COVID-19 », avant d’annoncer qu’en plus des équipements que l’OMS remet ce jour, « le HCR va mettre à la disposition du pays 8 abris préfabriqués dont 5 pour Maradi et 3 pour Tillabéry ».
Ce don, note-t-on, est composé de lits adaptés pour la prise en charge des cas de choléra, de seaux plastique, de fiches de prise en charge, de carnets, de stylos et de registres de consultation, de lampes, de réservoirs d’eau, de rouleaux de bâches en plastique qui serviront à construire la clôture de certains espaces spécifiques du centre de traitement du choléra (CTC).
KPM