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Une lettre circulaire du ministre Camerounais en charge de l’agriculture et du développement rural adressée à plusieurs responsables des postes de police phytosanitaires précise l’information sensée entrée en vigueur depuis le 11 avril 2022.
Les Chefs de postes de police phytosanitaires des ports de Douala, et Kribi, des colis postaux et de l’aéroport international de Yaoundé sont informés depuis le 18 avril 2022 par le ministre de l’agriculture et du développement rural que les exportations de plusieurs produits agricoles vers l’Union européenne sont suspendus depuis le 11 avril. Gabriel Mbaïrobe évoque l’entrée en vigueur du « Nouveau règlement d’exécution 2021/2285« de la commission européenne chargée de la santé des plantes, modifiant les règlements de l’Union européenne publié le 14 décembre 2021. Les résolutions de ce document ont eu un impact sur un certain nombre d’exportations des produits des pays d’Afrique Caraïbes Pacifiques ( ACP) vers l’Union européenne. Ces pays à l’instar du Cameroun, doivent élaborer à nouveau des dossiers techniques conformes au nouveau règlement pour faciliter les exportations. En attendant l’aboutissement de ce travail, le Cameroun ne pourra plus exporter vers l’Europe les produits agricoles tels les mangues, le poivron, les agrumes, la papaye, l’orange, la tomate, la goyave ou l’aubergine.
Malgré l’accord de partenariat économique (APE) signé avec l’Union européenne il y’a plus de 5 ans, le Cameroun est en baisse avec près de 10% des exportations vers ce continent et en augmentation vers d’autres continents. Ceci est dû aux multiples obstacles liés aux exigences de l’Union européenne ; le cas du refoulement de certains produits ne respectant pas les normes européennes.
Il n’ y a pas que l’Union Européenne
Le Cameroun et le Nigeria sont deux pays voisins qui échangent des marchandises évaluées à plusieurs centaines de milliards de francs. Dans ces échanges, la balance commerciale est déficitaire côté Cameroun qui importe plus que n’exporte. En mars 2021 par exemple, les importations du Cameroun vers le Nigeria étaient de l’ordre de 311.15 milliards contre 175.12 milliards d’exportations. Pourtant les deux pays regorgent d’énormes potentiels pour les échanges commerciaux qui continuent de se faire de manière informelle. La circulation des personnes et des biens et le manque d’infrastructures adéquates constituent aussi un frein pour ces échanges qui pourraient être mieux encadrés. Ajouté à celà, le démantèlement des barrières tarifaires et douanières et l’absence d’une coordination entre les acteurs gouvernementaux et privés impliqués dans le processus des échanges commerciaux. En organisant mieux ses échanges avec le Nigeria, le Cameroun pourrait faire prévaloir son potentiel commercial et se mettre à jour en terme de produits à proposer. Le Cameroun et les autres pays de l’Afrique centrale peuvent davantage travailler le volet intégration de façon à créer un marché régional consistant et prêt à la concurrence. Le développement du commerce régional est un pas important vers la mise en application effective de la Zone de libre échange continentale africaine ( ZLECAF) toujours attendue. Une aubaine pour les pays africains confrontés aux défis des exportations et de la qualité des produits avec un secteur agricole pourtant vital mais encore mal organisé.
Yves Modeste Ngue
Akondanews.net