Depuis son exil Issiaka Fofana un proche de Soro Guillaume met en garde : «Ce sera très bientôt un mauvais souvenir »

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Abidjan le 12 mai 2022– « Dans un combat, il peut avoir des périodes de doutes, de vacillement. Mais le plus important, c’est de garder foi au combat que l’on mène. Surtout ne pas douter de la capacité du leader que l’on suit à conduire le navire à bon port. La situation que Gps vit aujourd’hui n’est pas nouvelle dans le paysage politique ivoirien. Souvenons-nous de la situation du Fpi en 1992 avec l’arrestation du président Laurent Gbagbo. Il y a eu également l’arrestation de la quasi-totalité de la Direction du Rdr en 1999. Mais, chacun de ces partis a géré le pouvoir d’État en Côte d’Ivoire. Pourquoi Gps ferait l’exception ? Pour arriver à notre fin, il faut que les militants de Gps s’arment de courage et fassent preuve de détermination comme ils l’ont toujours fait. Avec l’aide du Seigneur, ce que nous vivons aujourd’hui sera très bientôt un mauvais souvenir », a promis Issiaka Fofana l’ancien Directeur général de Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci) débarqué de son poste dans la foulée de la traque de Guillaume Soro et ses soutiens qui occupaient des hautes fonctions dans l’administration centrale ivoirienne.

Cet ancien haut fonctionnaire s’exprimait à l’occasion de la date anniversaire de Guillaume Soro,le dimanche 8 mai 2022. Issiaka Fofana s’exprimait dans les colonnes du magazine du parti de Générations et peuples solidaires (Gps) parti de Guillaume Soro, intitulé « La Revue », paru le dimanche 8 mai 2022. Selon lui, analysant la situation sociopolitique ivoirienne, « Pour mieux appréhender les relations entre le pouvoir Rhdp en général et le président Ouattara et le président Guillaume Soro, il faut les situer au plan purement politique. Tout le reste n’est que spéculations. Pensez-vous sérieusement, qu’au plan purement affectif, le président Ouattara puisse plus aimer les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo que le premier ministre Guillaume Soro ? Je ne le crois pas. L’acharnement juridico-politique que subit le président du Gps obéit à une logique politique. N’oublions pas que Ouattara et Soro ont la même base sociologique, culturelle et politique. Dans cette configuration le président Soro apparait comme un adversaire coriace, celui qui peut éroder significativement son électorat du nord. Dommage que cette lutte politique ne se joue pas à la loyale. Croyez-moi, le jour où le président Soro décide de mettre un terme à ses ambitions politiques il recevra du président Ouattara les plus tendres et intenses embrassades de sa vie. Face donc à l’acharnement dont fait l’objet le président Guillaume Soro, nous membres du Gps devons faire preuve de résilience et de détermination. Il faut que nous arrêtions de larmoyer et nous mettre sérieusement au travail afin que Gps soit une redoutable machine de conquête du pouvoir d’État ». Jusqu’à quand le leader de Générations et Peuples Solidaires Guillaume Soro restera-t-il encore loin de son pays ? Répondant à cette question, Issiaka Fofana estime qu’il est hors de question pour son leader, de renoncer à ses ambitions politiques pour rentrer pour faire plaisir à qui que ce soit. En sa qualité de militant et cadre du Gps, Issiaka Fofana estime que le dialogue politique n’a pas atteint les résultats escomptés du fait de la mauvaise foi du régime. « Comme nombre d’ivoiriens, nous attendions beaucoup de ces négociations, et même un peu trop. Car ces négociations se présentaient comme une opportunité unique à saisir pour espérer régler un certain nombre de problèmes. Alors que dans une gouvernance politique responsable et inclusive, la concertation entre le gouvernement et les autres acteurs politiques qui se devait d’être permanente, nous avons plutôt assisté à des situations peu honorables pour la démocratie. En effet, nous avons vu le gouvernement ivoirien trainer les pas à chaque étape, démontrant ainsi son désintérêt, voire son aversion pour certains sujets. De l’autre coté, l’opposition a multiplié les appels du pied afin que ces assises se tiennent. A partir de ce moment les rapports de force n’étaient plus équilibrés, mais plutôt en faveur du parti au pouvoir qui n’a donc pas hésité à imposer ses choix au niveau de ses interlocuteurs tout comme au niveau du choix des sujets à aborder. Au regard de ces faits qu’est-ce qu’il fallait attendre de ces discussions ? pas grand-chose en tout cas. Cependant, c’est le lieu ici de remercier et féliciter certains responsables de l’opposition pour leur détermination et la responsabilité dont ils ont fait preuve quant à l’inscription de certains sujets que le gouvernement avait malicieusement exclus. Il s’agit notamment de la question du retour des exilés et de la libération des prisonniers politiques ». A-t-il indiqué. Avant d’absoudre les partis de l’opposition dans la non application des résolutions issues de la phase 5 du dialogue politique. « La première question qu’il faut se poser est de savoir qui a arrêté la liste des participants. Ce ne sont pas les partis de l’opposition à ce que je sache. C’est bien le gouvernement. La deuxième question est de savoir ce que l’opposition devait faire face aux choix imposés par le gouvernement ? Devait-elle refuser d’aller à ces rencontres ? Autrement dit, quel est le bénéfice de la politique de la chaise vide ? Par expérience la politique de la chaise vide n’a jamais été payante. Et c’est parce que l’opposition a été représentée que des sujets comme le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques ont été abordés. J’aurais parlé de trahison si l’opposition s’était alignée sur les positions du gouvernement de ne pas aborder les questions liées à la situation du président Guillaume Soro », a relativisé le conseiller de Soro.

Issiaka Fofana, cadre du GPS et ex DG de la LONACI

Issiaka Fofana poursuit : « Pensez-vous que le président Guillaume Soro ait atteint le summum du cynisme politique qui permet de se délecter des pires douleurs morales ? N’oublions pas qu’il est en exil avec certains de ses compagnons, l’emprisonnement de plusieurs de ses compagnons et toutes les tracasseries juridico-politiques sont autant de charges morales et émotionnelles difficiles à supporter. Alors pourquoi endurer autant de souffrances quand il y a la possibilité d’y mettre fin. On ne peut prétendre se réconcilier, avec une personne pour qui on a des sentiments peu nobles. La réconciliation est comme le mariage. Il faut la rencontre de deux volontés. Dans le cas contraire un des fiancés peut se retrouver sur le perron de l’hôtel communal avec des fleurs fanées ». Pour l’ancien DG de la Lonaci, toute chose a une fin et cette fin dépend de la sincérité du gouvernement ivoirien « Pour que la réconciliation porte des fruits, il faut au préalable de la sincérité au niveau des acteurs politiques, notamment le gouvernement. On ne peut pas espérer qu’un processus de réconciliation donne des résultats satisfaisants, quand on ruse avec ses conclusions. Ensuite, il faut un processus de réconciliation qui soit inclusif. Ce n’est pas responsable et sincère d’attendre d’un processus, où les acteurs sont choisis par une seule partie au gré de ses intérêts particuliers. Et ignorer ou récuser certains parce qu’ils n’entrent pas dans l’estime du parti au pouvoir ».

Denzel Bereby

Akondanews.net

 

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