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Le Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, a vivement critiqué le protocole d’accord signé entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda le 19 février, visant à développer des chaînes de valeur durables pour les matières premières, également connues sous le nom de « minerais des conflits » ou « minerais de sang ». Mukwege dénonce un cynisme géostratégique et des double standards de la part de l’exécutif européen.
Pour l’ancien candidat à la présidence de la République en RDC, la persistance du conflit à l’est du pays depuis près de 30 ans est principalement économique. Il souligne le lien entre l’exploitation et le commerce illégal des minerais, reconnu comme une cause profonde de la violence et des violations des droits humains dans la région, avec l’implication documentée du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC.
Mukwege souligne que la crise sécuritaire dans les Kivu s’est aggravée avec la résurgence du groupe armé M23, opérant avec le soutien direct de l’armée rwandaise. Il estime que le renforcement du partenariat avec le régime rwandais va à l’encontre des principes de cohérence et des valeurs fondamentales de l’UE, en particulier la promotion de la paix et des droits humains.
L’appel lancé en 2014 à Strasbourg, lors de la remise du Prix Sakharov, est réitéré pour assurer davantage de cohérence entre les politiques économiques et le respect des droits de l’homme. Mukwege exhorte les institutions et les pays européens à rendre effectif et contraignant le règlement de l’UE sur le devoir de diligence pour les chaînes d’approvisionnement des minerais.
Il met en garde contre une transition énergétique « verte et propre » souillée par les activités criminelles des groupes armés, appelant les citoyens européens à entendre cet appel et à changer de cap lors des prochaines élections en juin 2024.
Par Raphael Lumoo,
Akondanews.net