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Korhogo se prépare à accueillir une rencontre universitaire pas comme les autres. Du 23 au 25 octobre, l’Université Palhéro Gon Coulibaly se transformera en lieu de rendez-vous académique mondial, pour rendre hommage à une figure de proue de l’intellectualité ivoirienne : le Professeur Dedy Seri. Cet événement pourrait bien marquer un tournant historique, non seulement pour lui, mais aussi pour l’ensemble du monde académique africain.
L’idée semble presque audacieuse, voire improbable : inscrire Dedy Seri dans le célèbre Livre Guinness des Records. Pourtant, à y regarder de plus près, ce projet pourrait se réaliser. Car Dedy Seri n’est pas un professeur comme les autres. Ancien Directeur de l’Institut d’EthnoSociologie de l’Université de Cocody, il a formé des générations d’étudiants, contribuant à forger une pensée critique ivoirienne et africaine. Ses travaux, son engagement, et son influence s’étendent bien au-delà des frontières du pays. Alors pourquoi pas une place dans ce prestigieux livre ?
Un colloque international réunissant des universitaires de divers continents – de l’Afrique à l’Asie en passant par l’Amérique – servira de cadre à cet hommage. Les communications prévues seront, pour certaines, publiées à Harmattan Paris, et parmi elles, une en particulier devrait retenir toute l’attention : celle du Professeur Jamal SEHI BI TRA, mentor de nombreux doctorants, qui retracera la vie et l’œuvre de Dedy Seri. Ce sera l’occasion de mettre en lumière les exploits académiques de l’homme, et de poser la question : mérite-t-il une place dans le Livre Guinness des Records ?
Le Livre Guinness est loin d’être un simple catalogue d’exploits sportifs ou de records extraordinaires. Il recense des prouesses humaines et des moments où l’histoire s’arrête pour admirer ce que l’homme a accompli. Si Laetitia Ky a réussi à s’y inscrire en 2022 grâce à ses sculptures capillaires, pourquoi un intellectuel de la trempe de Dedy Seri n’y trouverait-il pas sa place ?
Le colloque de Korhogo ne sera pas qu’un simple hommage. Il sera aussi un moment de réflexion sur la place de l’intellectuel en Afrique. Comment un professeur, dont l’essentiel de la carrière s’est consacré à l’enseignement et à la recherche, peut-il prétendre à une reconnaissance mondiale ? La réponse réside sans doute dans la qualité de son engagement et dans la portée de son héritage. Car au-delà des chiffres et des records, ce sont les idées qui façonnent le monde.
L’événement sera aussi l’occasion de débattre de l’employabilité des jeunes, un sujet crucial dans le contexte actuel. Le monde universitaire est souvent accusé de ne pas suffisamment préparer les étudiants à leur avenir professionnel. Des réflexions sur cette problématique, portées par des spécialistes comme Michel Galy, donneront à ce colloque une dimension pratique et prospective.
Reste à voir si, à la fin de ces journées de réflexion, Dedy Seri sera jugé digne d’une place dans ce panthéon des records. Mais au-delà du résultat, c’est la démarche qui mérite d’être saluée. Elle montre que l’Afrique, à travers ses penseurs et ses bâtisseurs de savoir, a aussi des champions à honorer.
Alors, Dedy Seri dans le Livre Guinness des Records ? Ce serait une première pour le monde académique ivoirien, et un symbole fort pour ceux qui œuvrent, souvent dans l’ombre, pour la transmission du savoir et la formation des futures élites. Quoi qu’il en soit, cet hommage annonce déjà un moment fort pour l’université et pour Korhogo.
ElloMarie conscience africaine, analyste politique et contributeur à Akondanews
Akondanews.net