Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Lors de sa réunion du samedi 15 mars 2025, le Cadre Restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a analysé plusieurs sujets d’actualité sociopolitique, tant au niveau international que national. Le GPS, dénonce la cruauté du régime au pouvoir contre les commerçants du quartier Mirador d’Adjamé, à Abidjan, déguerpis dans la nuit du jeudi 13 mars 2025 .
De la paix dans le monde : vers un cessez –le-feu en Ukraine
Le conflit russo-ukrainien dure depuis plus de trois ans. Il trouvera certainement un début de solution dans les pourparlers entre l’Ukraine et les États-Unis, tenus à Riyad le 11 mars 2025, portant sur une proposition de cessez-le-feu de 30 jours. Si ces pourparlers sont indéniablement un indice majeur dans le règlement à l’amiable du conflit, il importe de les encourager et de souhaiter leur aboutissement heureux dans un bref délai afin que des vies humaines soient définitivement épargnées.
GPS se réjouit de la mise en œuvre d’un processus de paix en vue d’un cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie. GPS encourage tous les acteurs et toutes les parties prenantes du dialogue direct à œuvrer pour un aboutissement complet du processus de paix et à l’édification d’une paix durable et définitive.
GPS condamne les appels au maintien en l’état d’un conflit qui a fait d’énormes pertes en vies humaines. Il exhorte les parties au conflit et leurs soutiens à œuvrer pour la paix.
GPS demande que la volonté de paix en Europe s’étende à l’ensemble des conflits mondiaux afin que le retour à un ordre normal soit au cœur des rencontres et des échanges pour garantir la sécurité mondiale.
Du retrait partiel des aides américaines et de la problématique de la dépendance africaine de l’extérieur
Depuis son accession à la présidence des Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump a pris le pari d’œuvrer pour une restriction économique basée sur une gestion optimale des ressources de l’Etat. Cette politique de réduction des dépenses entraînera un gel des financements américains qui touchent durement de nombreux pays, notamment en Afrique. L’arrêt de 92 % des programmes de l’USAID et de milliers de subventions du Département d’État américain a un impact direct sur les campagnes de vaccination, la distribution d’antirétroviraux (ARV) et les initiatives de lutte contre le changement climatique. Cela fragilise ainsi les efforts des États les plus dépendants de ces appuis financiers, en particulier la Côte d’Ivoire.
GPS invite les Etats tiers bénéficiaires des aides américaines, plutôt que de se mettre dans une situation de dépendance permanente, à envisager très rapidement à court, moyen et long termes des mesures appropriées pour soutenir les populations frappées par cette mesure, et à prendre des dispositions idoines afin d’éviter la propagation des maladies.
GPS demande aux gouvernants africains de mettre en œuvre des programmes accrus d’information et de sensibilisation afin que les populations s’approprient par elles-mêmes la situation et prennent conscience de la réalité.
Des initiatives de médiation dans le conflit en République Démocratique du Congo
Sur le continent africain, les initiatives diplomatiques se multiplient face au conflit en République Démocratique du Congo. À la suite d’une visite du Président congolais, Félix Tshisekedi, à Luanda, l’Angola, en sa qualité de médiateur, a annoncé sa volonté d’établir des contacts avec le mouvement M23. Des négociations directes entre la RDC et ce mouvement rebelle, prévues pour débuter le 18 mars 2025 à Luanda, nourrissent l’espoir d’une paix durable dans l’est du pays.
Ce revirement marque un changement significatif dans la posture de Kinshasa qui refusait jusque-là tout dialogue avec le M23. Ce dernier, soutenu par des troupes rwandaises selon l’ONU, contrôle désormais de vastes territoires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris les villes stratégiques de Goma et Bukavu. L’Angola espère que ces pourparlers poseront les bases d’une solution pacifique à un conflit qui a déjà déplacé plus de 7 millions de personnes et exacerbé la crise humanitaire dans la région.
GPS se félicite de la tenue des rencontres dans le cadre des pourparlers de paix en vue d’un dialogue direct entre les belligérants. GPS encourage toutes les bonnes volontés à œuvrer pour un retour définitif de la paix en République Démocratique du Congo.
GPS exhorte les représentants des institutions internationales et africaines à veiller à l’application du droit international et à la préservation de la souveraineté et de la sécurité des États.
Des évolutions géostratégiques dans la sous-région ouest-africaine
L’Alliance des États du Sahel (AES) continue de s’affirmer comme une plateforme viable de coopération régionale. Pour preuve, le Togo a formellement confirmé son adhésion à l’AES le 11 mars dernier, invoquant la nécessité d’unir les forces pour mieux défendre la souveraineté régionale et faciliter l’accès à la mer pour les pays enclavés.
Ce courage togolais empreint de réalisme devrait amener les dirigeants actuels de la CEDEAO à traiter les questions sous-régionales avec lucidité car les enjeux sécuritaires, économiques et sociaux des peuples sont primordiaux et non ceux d’intérêts individuels néocoloniaux. C’est pourquoi GPS salue l’esprit qui a animé la tournée du Président ghanéen. En effet, contrairement à la ligne dure adoptée par le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Bénin, le Ghana privilégie une approche plus pragmatique, fondée sur le dialogue et le compromis, visant à maintenir des liens économiques et stratégiques avec les pays de l’AES.
Lors d’une tournée diplomatique dans ces trois pays du 8 au 10 mars 2025, le président ghanéen John Dramani Mahama a adopté une posture réaliste. Il a souligné la nécessité d’une reconnaissance de l’AES par la CEDEAO, cherchant à établir un « terrain d’entente » entre les deux blocs. Il prône une coopération entre les deux entités, notamment dans le cadre de la mutualisation des efforts contre le terrorisme dans la région du Sahel.
D’ailleurs, cette montée en puissance de l’AES coïncide avec un recul d’influence de la CEDEAO. Il faut également noter la position ambiguë du président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, qui a récemment éconduit les émissaires de la CEDEAO, accusant l’organisation de ne pas respecter son pays. Ces faits illustrent les tensions internes qui fragilisent l’organisation ouest-africaine.
À l’approche de son 50ᵉ anniversaire en mai 2025, la CEDEAO doit répondre aux défis liés à sa pertinence et son efficacité dans les années à venir. Le départ du Mali, du Niger et du Burkina Faso lui fait perdre près de 76 millions d’habitants, tandis que sa superficie géographique se trouve réduite de plus de la moitié. Avec l’adhésion annoncée du Togo à l’Alliance des États du Sahel (AES), la CEDEAO perdrait au total 86 millions d’habitants. De plus, les quatre pays membres de l’AES représentent désormais environ 55,05 % de la superficie initiale de la CEDEAO, soit plus de la moitié de son territoire.
De la destruction des magasins de petit commerce dans la commune d’Adjamé malgré les appels de détresse lancés par les populations
Générations et Peuples Solidaires (GPS) a constaté avec une profonde indignation l’opération de destruction des magasins de petits commerces qui a eu lieu dans la nuit du jeudi 13 mars 2025 au quartier Mirador d’Adjamé, à Abidjan. Cette démolition brutale et nocturne, conduite sans préavis suffisant, a plongé des centaines de commerçants et leurs familles dans le désarroi le plus total. Les magasins et structures commerciales visés représentaient la seule source de revenus de nombreux travailleurs du secteur informel.
Leur destruction sans mesures d’accompagnement appropriées témoigne d’un mépris inacceptable pour la dignité humaine et les conditions de vie des populations vulnérables.
L’absence de préavis et l’usage de la force pour exécuter cette opération constituent une violation flagrante des principes de l’État de droit. Pire encore, cette opération a été menée sous la surveillance de forces parallèles, notamment des « gros bras », dont l’implication dans des actions de violence et d’intimidation au profit du RHDP est notoire.
GPS n’est nullement surpris de la cruauté du régime au pouvoir. Si celui-ci n’a pas hésité à détruire des écoles en pleine année scolaire, s’il n’a pas hésité à démolir des mosquées à l’orée de la prière de vendredi, que peut-on espérer de lui ? GPS note avec beaucoup de désolation que le social n’a pas droit de cité dans la gestion populaire du RHDP ou, alors, ce régime procède par une sélection fâcheuse des cibles à appauvrir davantage.
GPS dénonce fermement cette démolition qui, au lieu de régler le problème de l’occupation du domaine public, vient exacerber la précarité et la vulnérabilité de milliers de citoyens ivoiriens. Une fois de plus, le gouvernement montre son incapacité à mettre en place des politiques inclusives et respectueuses des droits des citoyens. En choisissant de répondre à la précarité par la destruction et la violence, le pouvoir en place s’attaque non pas à la pauvreté, mais aux pauvres eux-mêmes.
Face à cette situation, GPS exige :
– une explication publique des autorités sur les motivations et les modalités de cette opération de destruction ;
– la mise en place de solutions de relogement pour les commerçants impactés ;
– l’arrêt immédiat de toutes les opérations similaires en l’absence de concertation préalable avec les populations concernées;
– le dédommagement intégral des commerçants dont les magasins ont été détruits et leur relogement à titre gracieux sur un nouveau site.
Conformément à sa politique de solidarité, Générations et Peuples Solidaires apporte son soutien à toutes les victimes de l’ingratitude du régime de Ouattara. GPS exprime sa solidarité envers les victimes des dernières destructions et réaffirme son engagement à défendre les droits des populations vulnérables face aux abus de pouvoir et aux politiques arbitraires du gouvernement.
Pour finir, GPS réaffirme son engagement pour la justice sociale et appelle les Ivoiriens à se mobiliser pour l’avènement d’un État véritablement démocratique, soucieux du bien-être de ses concitoyens. Face au chaos social, économique et politique vers lequel les mène le régime au pouvoir, GPS invite les ivoiriens à adhérer massivement à la nouvelle offre politique contenue dans son projet de société.
Fait, le 18 mars 2025
Le Cadre Restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS)